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Alfred Nobel – L’inventeur de la dynamite devenu bienfaiteur pour les pacifistes Par Mohamed Bachir Diop

Beaucoup l’ignorent mais l’homme dont le Prix Nobel porte le nom est l’inventeur de l’explosif le plus meurtrier au monde et qui aura fait le plus grand nombre de morts et d’éclopés dans le monde. La dynamite et la grenade offensive sont fabriquées avec l’explosif qu’il a inventé. Alfred Nobel avait fait des études de chimie aux Etats-Unis et avait surtout choisi de se spécialiser sur les explosifs car, son propre père qui avait quitté sa Suède natale pour faire fortune en Russie possédait une entreprise qui fabriquait des explosifs pour les chantiers de travaux publics.

Alfred Nobel est né en Suède d’une famille de scientifiques mais il passera la majorité de sa vie dans d’autres pays. C’est d’ailleurs en Italie qu’il décédera le 10 décembre 1896 dans la ville de Sanremo après avoir quitté la France en raison de quelques frustrations.

En France, il avait acquis une propriété et installé un laboratoire à l’arrière de la maison. En secret, il travaillait la Poudrerie nationale qui, à l’époque était la fabrique de munitions et d’explosifs de l’armée française. Mais il quitte vite la France car il y était décrié par les pacifistes (même expérience vécue en Suède par son père) qui ont toujours prôné la cessation de la fabrication d’armes meurtrières ou, sinon un contrôle strict de la course vers l’armement pas organismes internationaux indépendants. L’Italie faisait donc l’affaire pour lui car ce pays était un ennemi de la France du fait qu’elle était l’alliée de l’Autriche – Hongrie. L’adage qui dit que l’ami de mon ennemi profite donc à Alfred Nobel qui s’installe confortablement dans la ville de Sanremo où il poursuit ses expériences explosives et travaille pour le gouvernement.

Avant sa mort, il avait souhaité acheter une maison de retraites où ne devaient résider que les vieux qui, fatigués de vivre pour cause d’âge trop avancé ou maladie incurable, souhaitaient que l’on mette fin médicalement à leur vie. Cela s’appelle euthanasie et fait l’objet de débats passionnés à travers le monde.

Ironie du sort, Alfred Nobel a été déclaré mort en 1888, alors qu’il était encore vivant, par un journal qui lui a dédié une page nécrologique en ces termes : « Le marchand de la mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ».

Selon ses biographes, cette phrase qui sonnait comme une épitaphe écrite par quelqu’un sur la tombe de son ennemi a été déterminante dans la rédaction de son testament. C’est ainsi qu’il lègue sa fortune, estimée aujourd’hui à 179 millions d’euros à la création d’un fonds dont les intérêts doivent être redistribués « à ceux qui au cours de l’année écoulée auront rendu à l’humanité les plus grands services » dans cinq domaines : la paix ou diplomatie, la littérature, la chimie, la physiologie ou médecine , et la physique. Ainsi naît le Prix Nobel qui, chaque année récompense de prestigieux littéraires et scientifiques.

Alfred Nobel est mort d’un accident vasculaire cérébral le 10 décembre 1896 et il est enterré à Stockholm, capitale de la Suède, pays de ses ancêtres.