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Docteur Carvalho : L’homme du centre

Docteur Carvalho, endocrinologue

L’homme du centre

Il a aidé  à mettre en place deux unités de diabéto-endocrinologie à Ziguinchor (2025) et à Thiès en 2011

L’objet de ma présence était la mise en place du centre de diabéto-endocrinologie de Ziguinchor hier jeudi 12 juin à l’hôpital régional de Ziguinchor, comme celui que j’avais réalisé en 2011 à Thiès (hôpital Saint-Jean de Dieu)”.

Combien ont coûté les centres que vous avez aidé à implanter à Ziguinchor (inauguré le 12 juin) et celui de Thiès de 2011 ?

Ziguinchor :  150 millions de Fcfa et Thiès, à l’époque si je ne m’abuse,  100 millions ;  mais l’hôpital avait investi à hauteur de 30%. Mais à Ziguinchor, tout a été financé à 100% par mon cabinet ! Comme il reste 11 régions à pourvoir, c’est 1,650 milliard que le gouvernement pourrait prendre en charge afin de faciliter l’accès aux soins dans le domaine de la diabétologie !

Les crises du Sida et de la Covid-19 ont entraîné des querelles de paternité, de chapelles, des accusations de charlatanisme et même d’anthropophagie entre institutions de recherche. La science est-elle assez outillée pour assurer le bien-être et le mieux-être des populations ? 

Alors, pour la Covid, je ne pourrais m’aventurer à y répondre car je ne suis pas spécialisé dans ce domaine. Pour l’insuline, il est vrai que j’avais déjà fait un brûlot dans ce sens il y a quelques années et que vous aviez d’ailleurs repris. Si on a une rupture d’insuline en Afrique, c’est que soit on a un problème dans la fabrication, soit nous faisons appel à une fabrication extérieure à l’Afrique et donc nous dépendons de nos fournisseurs. Puis quand nous sommes fournis, on a probablement des difficultés d’acheminement de ce produit vers les différents pays au vu de nos réseaux de transport un peu défectueux ! Ceci c’est mon humble avis ;  mais peut-être aussi à d’autres problématiques que je ne maîtrise pas, à savoir le coût (prix d’achat et/ou de revente selon les pays).

Les centres que vous avez aidé à créer ne vont pas permettre d’éviter la rupture en fonction des critères que vous venez d’énumérer ; que faire alors ?

Les centres sont situés dans des hôpitaux et c’est à la pharmacie d’approvisionnement d’assurer l’intendance, si on peut dire. Notre apport repose sur une spécialité et un constat que nous sommes dans la problématique d’une santé publique mondiale ; il faut donc aider. C’est à l’Etat de mettre en place ce qu’il faut. Le diabète fait des ravages en s’attaquant aux artères, c’est-à-dire in fine au cerveau, aux yeux, au coeur, aux reins, aux pieds,…

Dans une récente contribution au Devoir, vous vous assigniez le rôle, en tant qu’acteur de la santé, d’alerter l’opinion sur certaines pratiques en matière de santé, notamment autour de l’insuline. Comment comprenez-vous les fréquentes ruptures sur la chaîne des fournitures en Afrique ?

Je pense qu’une mutualisation des achats par une centrale d’achats africaine ou une chaîne de production africaine de l’insuline pourrait permettre d’éviter ces difficultés d’approvisionnement en médicaments, insuline comprise !

Entretient écrit avec

Pathé MBODJE

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