Magal 2024 : Il Pleut Sur Pompidou
Magal 2024
Qu’il pleuve ou qu’il neige, Ila Touba
Malgré les fortes pluies et l’inondation, les préparatifs s’accentuent
A quelques jours du Grand Magal Touba, Dakar commence à se vider de son monde. Les pèlerins comptent se rendre à Touba qu’il pleuve ou qu’il neige. Malgré les précipitations qui se sont déversées abondamment sur la ville religieuse, les préparatifs sont plus qu’accentués. La population déplore le manque d’assainissement adéquat mais salue la disponibilité des denrées en grande quantité avec des prix bien réglementés.
Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société
Ibrahima Gaye, un chanteur religieux dans un Dahira à Guédiawaye et fervent mouride habitant à Guédiawaye, ne compte pas renoncer à son séjour vers la ville sainte. Il séjourne à Ndindy, près de la maison de Serigne Bara Mbacké, précisément chez les Sarène. C’est avec une journée chargée qu’il va célébrer la commémoration du départ en exil forcé du fondateur de la confrérie mouride.
« Je suis prêt pour y aller. Je compte quitter Dakar pour Touba la nuit du jeudi. Nous avons acheté tout ce dont nous avions besoin pour les préparatifs. Notre travail commence le jour j. A 7h du matin, on commence le récital du Coran ; après, on procède au récital des poèmes de Cheikh Ahmadou Bamba. Les Khassidas s’en suivent et on distribue le petit déjeuner composé de lakh, de pâtisserie et accompagnants. Juste après, nous nous affairons à la préparation du repas. Et tout le monde s’y met » fait savoir Ibrahima Gaye. Pour Ibrahima, il est hors de question de se reposer car les invités doivent être tous servis quel que soit le nombre.
Aminatou Diop est une Sénégalaise qui émigre en France avec son mari. Elle est arrivée à Dakar une semaine avant le Magal. Pour ne pas faire face aux embouteillages, elle s’est rendue dans la ville sainte le dimanche, cinq jours avant la célébration de l’événement. Elle déplore le problème de l’assainissement auquel la ville est confrontée depuis son arrivée. « Toute la ville est presque inondée. Il faut impérativement des mesures idoines pour évacuer les eaux pluviales avant le jour du Magal» prévient la pélerine.
Ce problème d’inondation est en effet le plus préoccupant chez les habitants de Touba. Mariée à un disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, Mame Diarra Bousso vit à Touba, au milieu de Darou Khoudoss depuis son mariage, il y a 4 ans. D’après Mame Diarra, si les autorités ne réagissent pas vite, le Magal risque d’être célébré sous les eaux. « Nous appelons les autorités et l’Etat du Sénégal à résoudre le problème de l’inondation avant que d’autres pluies ne viennent s’ajouter à ces eaux stagnantes. D’ailleurs, les eaux ne pourront empêcher la tenue du Magal » lance-t-elle avant de se réjouir de la stabilité des prix des denrées.
Le ministre de l’Industrie et du commerce, Serigne Gueye Diop; s’est personnellement rendu sur les lieux avec une délégation pour vérifier le prix et la disponibilité en quantité suffisante des produits comme la pomme de terre, l’huile, l’oignon, le sucre ,entre autres produits périssables et non périssables. Le ministre a pu s’enquérir du prix du sac d’oignon qui est estimé à 8.000 fr cette année.
Parallèlement, du côté de l’assainissement, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye a effectué une visite de prospection à quelques jours de l’événement. L’objet était de rassurer les habitants de Touba techniquement, financièrement et humainement. A ce niveau, certains quartiers donnent un décor plutôt accueillant pour les millions de pèlerins venus célébrer la commémoration du départ d’exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba.
Khadidiatou Gueye Fall