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Voile : Kto, les Musulmans ?

LEVER “LE VOILE” SUR LE PORT DE VOILE                                 DANS LES ÉCOLES CATHOLIQUES

Les musulmans se rangent      du côté des  chrétiens

Aucun chrétien n’entre dans une école coranique    sans le voile ; que chacun reste dans l’école de sa religion

Par Khadidiatou GUEYE Fall

Cheffe du Desk Société

Des musulmans sénégalais se sont rangés du côté des écoles chrétiennes. Monsieur Gaye, un gérant d’un multiservices, s’accorde avec l’interdiction du port de voile dans les écoles catholiques. Pour lui, il n’y a aucun chrétien qui ose entrer dans une école coranique sans le voile. « Pourtant le port de voile est une obligation dans les daaras et écoles coraniques, alors pourquoi s’acharner sur les écoles catholiques qui interdisent le port de voile ? Que chacun reste dans l’école de sa religion. Les musulmans qui ont fréquenté l’école catholique ont peut-être vraiment tort, et l’explication avancée est que l’éducation catholique est de qualité », dénonce Monsieur Gaye.

Au contraire de M. Gaye, Yaye Fatou, une jeune dame vendeuse de friperie, suppose que la laïcité doit être appliquée dans tous les secteurs. Elle estime qu’ interdire le port de voile est une sorte de discrimination religieuse. Pour Yaye Fatou, ce problème doit être réglé au vite, car cela peut générer un conflit entre les deux religions qui jusque-là n’avaient que de bonnes relations.

Depuis la cérémonie du concours général 2024, le climat de paix qui existait entre musulmans et chrétiens semble être un peu secoué par les propos du Premier ministre, Ousmane Sonko. D’après certains parents d’élèves interpellés, la question du port de voile doit être réglée au plus vite ; d’autres parents refusent de laisser ce sujet les distraire et déstabiliser le climat de paix qui définissait la façon de vivre entre les deux religions.

« Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile(…) Gare à ces institutions qui refusent d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée »,  a soutenu le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de la cérémonie de remise de prix du concours général 2024 au grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose. Ces propos tenus par le premier ministre sont aussitôt interprétés comme une menace et une mise en garde.

En réponse au chef du gouvernement, l’abbé André Latyr Ndiaye a soutenu dans une lettre ouverte : « L’école privée catholique est polie : elle forme et produit pour la société sénégalaise et pour le monde entier des cadres, des élites très polies et très cultivées ! Vous en avez la preuve au quotidien : votre binôme et certains de vos ministres ou directeurs généraux …L’école privée catholique, comme toutes les autres écoles privées, est une institution. On ne tance pas une institution en public ; on ne parle pas à une institution sur le ton de la menace ! Allez apprendre ce que signifie dialoguer avec les institutions ! »

Le membre du Clergé catholique pense bien que l’autorité devait passer par la voie diplomatique pour aborder ce sujet de port de voile interdit dans les écoles catholique.

L’abbé André Latyr Ndiaye regrette le manque d’élégance du Premier ministre de se prononcer de la sorte. D’après lui, s’adresser à une institution ou à une minorité, fût-elle négligeable, insignifiante, dérisoire pour certains religieux pharisiens, implique la politesse et le respect. L’abbé prend les propos du Premier ministre comme une menace à leur endroit.

Dans la note, il a précisé que l’église ne craint pas le voile qui fait partie d’ailleurs de leur accoutrement depuis plus de 2000 ans. Il met en avant le savoir-parler « ci njéék ak téranga ».

Khadidiatou GUEYE Fall