GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Travaux routiers: Le BRT continue d’affecter les conducteurs et les passagers Khadidiatou GUÈYE  Fall

Les routes rasées, des points de repères éliminés

Le projet de construction du bus Rapide transfert (BRT) est décrié par une partie de la population, en d’autres termes par les acteurs du secteur de transport. Les dégâts causés par ces travaux, les routes rendues étroites, les magasins détruits, les bâtiments abattus déboussolent ceux qui se sont raréfiés des lieux. Si les passagers y perdent leur temps et leur argent, les conducteurs y voient leur carburant s’envolé.

Depuis plus d’une année, les travaux du BRT ont handicapé la circulation des voitures. Des routes complètement démolies constituent le constat. Des trottoirs rasés, des magasins délogés, des garages déménagés…

A hauteur du rond-point “marché jeudi”, le décor est plus qu’ahurissant. Toute la route est en construction. Sur l’aile droite qui mène vers la cité Enseignants, une voie y est créée pour permettre aux usagers de la route de sortir ou d’entrer dans la zone. La place de la route initiale laisse apparaître des tuyaux enfouis dans le sol. Tout le long de la voie est creusé. Des hommes portant des gilets de couleur orange sont passés par là avec des engins tympaniques sur.

C’est après 17 minutes de trajet qu’on arrive difficilement à la pharmacie Golfe. Sur l’intersection du centre de santé Elizabeth Diouf, une affiche prévient de la route menant vers le rond-point « Case bi” barrée et d’une déviation indiquée vers “Diouma dji”, non loin du “cinéma” des parcelles assainies.

Au rond-point point “case bi”, la patience est de mise. Car, le rond-point presque inexistant perturbe l’itinéraire de certains conducteurs qui n’y sont pas passés depuis quelque temps. Sur place, des zincs font office de barrières entourant les engins et les travailleurs. Pour aller vers la police des parcelles assainies ou vers le pont de l’émergence, le schéma de la route du marché jeudi” revient. Mais à ce niveau, les ailes étant plus larges sont barricadées. Seules deux voies se dessinent au milieu.

Ces voies restreintes influent sur la circulation des voitures. Une longue file de véhicules attend un passage libre pour se faire un chemin. Les conducteurs impatients klaxonnent à chaque instant d’embouteillage.

Dans sa voiture de marque Peugeot, un chauffeur de clando manifeste son impatience en tapotant son volant. Rouspétant et traitant de tous les noms d’oiseaux les autres chauffeurs, il sort la tête pour avoir un aperçu sur la progression des voitures. À l’entendre parler, ces travaux ont impacté sévèrement sur la durée du trajet.

Rencontrée au rond-point point case bi, juste à hauteur des clandos qui mènent à Cambéréne, Codou Faye nous donne son point de vue sur ses travaux qu’elle trouve interminable. ” Ces travaux ont causé beaucoup de soucis. Surtout côté temps, je suis toujours en retard depuis que ces travaux ont démarré. J’ai beau me réveiller tôt le matin, j’aurai des minutes de retard. Et on ne sait jamais, je peux être sanctionnée pour ces retards causés par le BRT et qui n’ont aucune justification” affirme la gérante d’une boutique de cosmétiques. Elle suppose que c’est à cause du BRT que les taximans augmentent les prix de transport : « Certains taximans ont eu raison d’augmenter les prix avec tout ce temps passé dans les embouteillages et à trouver un autre itinéraire”.

Le constat n’a pas échappé à cette demoiselle de petite taille trouvée à l’arrêt du bus. Elle montre du doigt l’arrêt de bus d’en face supprimé par le BRT. « Vous voyez que les gens n’ont plus une place pour attendre le bus. Les espaces prévus pour les arrêts de bus n’existent plus, du moins pour le moment, peut-être qu’après les travaux tout va revenir à la normale” signale-t-elle. Restée pendant un certain temps sans passer par les voies prévues pour le BRT, elle soutient qu’elle était déboussolée face à l’écrasement de nombreuses bâtiments et points de repères.

Les travaux du BRT n’ont pas affecté les conducteurs seulement, les passagers sont victimes. Certains d’entre eux accusent des retards occasionnés par les travaux. Quant aux conducteurs, ils s’impatientent de voir un jour l’aboutissement du projet pour afin épargner temps et carburant.