Tout en logique de mission et non de réélection: Abdoulaye Diouf Sarr rattrapé par la politique P. MBODJE
Les démons de la politique ont resurgi à la veille de rendez-vous électoraux et des lobbies décident avec la victoire sur le Coronavirus : pas d’orchidées pour Miss Blandich.
En logique de mission et non de réélection, le ministre Abdoulaye Diouf a réussi le bilan salué par les spécialistes du secteur de la santé : appliquer la vision globale du chef de l’État en matière de décentralisation ; les grandioses structures sanitaires de Kaffrine (Thierno Birahim Ndao), Kédougou (Thierno Amath Dansokho) et Touba (Ahmadou Bamba Khadim) réalisées malgré la modicité des moyens demandent en effet de mettre l’accent plus sur le préventif dans le domaine de l’hygiène, de l’éducation et du curatif, comme le relève le Dr Martin Carvalho, endocrinologue à Marseille, en France.
Si, en effet, insiste notre compatriote, la Covid « a montré nos insuffisances dans la prise charge pré-hospitalière et celle de mieux organiser la prise en charge hospitalière en mettant à la disposition du personnel soignant du matériel adéquat (création des services de réanimation dans les hôpitaux régionaux et augmentation des lits de réanimation dans les structures qui en disposent ! », une véritable politique est pourtant mise en place pour éviter d’engorger les hôpitaux de Dakar de spécialistes.
Devant la décentralisation du savoir avec la multiplication des universités régionales, le ministère de la Santé et de l’action sociale a en effet saisi la nécessité de redéployer son personnel, y compris les professeurs, pour le mettre dans d’autres villes afin que celles-ci soient aussi dotées d’université et de médecins qui pourraient y être formés, évitant ainsi le désert médical, comme le souhaite le Dr Carvalho, « l’avenir étant incertain, car nous pouvons être confrontés à une autre pandémie, (Dieu nous en préserve !) et la maxime prévenir plutôt que guérir s’impose, car nous sommes un pays peu riche et donc les actions de prévention doivent être mises au premier plan ! ». La politique préventive est ainsi mise en avant dans le domaine de l’hygiène, de l’éducation et du curatif.
Il est maintenant du gouvernement, dans sa cohérence d’ensemble, d’inciter à des chaires pour renforcer le sentiment d’appartenance régionale et susciter des vocations in situ de la part de professeurs, d’étudiants et de professionnels dûment formés.
Le Dr Thierno Dièye, assez connu avec ses vidéos et posts durant la pandémie :
« Le Sénégal a traversé des périodes douloureuses avec l’augmentation du nombre de décès lors de la 3ème vague. Tout d’abord je félicite l’engagement des professionnels de la Santé et aussi le président de la République à travers son ministre de la Santé, même s’il y’a eu des loupés parfois sur certains secteurs.
Le gros problème du Sénégal, c’est le manque d’anticipation. On aurait dû anticiper cette troisième vague avec l’achat de matériels de réanimation, d’oxygène…. Être capable d’augmenter nos capacités au niveau des lits de réanimation et d’hospitalisation assez rapidement. Revoir la communication envers la population. Et rendre plus accessibles les tests. Il n’est pas normal qu’un seul laboratoire centralise les tests anti-Covid. Il faudrait équiper les laboratoires de biologies hospitaliers et leur donner les moyens nécessaires pour techniquer les prélèvements en interne.
Il devient urgent de mettre en place un vrai conseil scientifique pluridisciplinaire, indépendant du ministère, avec un budget de fonctionnement. Renforcer le système de surveillance. Il y’aura d’autres crises sanitaires dans le futur et nous devons nous préparer à faire face. Il est temps pour le Sénégal de développer la pharmacie hospitalière. Les pharmaciens hospitaliers ont joué un très grand rôle dans la gestion des médicaments et de l’oxygène lors de cette crise. Il faut accélérer la cadence en ce qui concerne la vaccination. Et surtout disposer des vaccins ARNm.
Et ne pas croire que c’est la fin. C’est un virus très vicieux. Et il peut revenir à tout moment ».