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Thiès 2024 : Deus ex Machina

2024-Cheikh Omar Anne à Thiès

Khalif à la place du Khalif

Si Cheikh Omar Anne parvient à rallier les marron-beige à son panache et les conduit à la victoire en février prochain, il serait plus que le phénix du bois de Alloum Kagne: il serait l’Almamy du Cayor, Damel à la place du Damel, Calif à la place du Calif, plus qu’une fin des drames gréco-romains avec le Deus ex Machina.

Il veut terminer la série politique avec la bataille de Thiès, Podor étant réglé ;  Cheikh Omar Anne revenu sur ses premiers pas veut juste repréciser certains angles, notamment avec ceux qui se croient une force et qui sont en fait une force d’inertie, des géants aux pieds d’argile. Qu’est-il allé faire dans cette galère ? Cela promet !

 

 

Cheikh Omar Anne veut mettre le Cayor à ses pieds après un règne sans partage dans le département de Podor. Il y est né en 61, à Thiès même,  et y a gardé de solides liens qu’il veut réveiller pour ce qui semble être son dernier grand combat politique.

À la politique du Petit Poucet des responsables locaux voulant chacun gagner chez lui en semant sa petite pierre, Cheikh Omar Anne propose une démarche diachronique qui permettrait une sommation avant terme pour rafler la région de Thiès à l’opposition. Il lui semble en effet que ceux du camp de la majorité qui bombent le torse et refusent de s’associer ne seraient dans la réalité que des géants aux pieds d’argile qui ne feraient pas le poids devant Idrissa Seck, quel que soit son poids politique dilué dans le silence du Sphinx qu’il est soudain apparu, et devant le Dr Babacar Diop, actuel maire de Thiès.
Pour bizarre que cela puisse paraître pour ce grand patron “incontesté” du département de Podor, Thiès, sa région d’enfance, le renvoie à ses premiers pas physiques et il y a conservé quelques racines profondes ; il se veut ainsi un appui solide pour les responsables locaux de la majorité présidentielle. Les commentaires insistent sur l’assise financière de l’homme et sa générosité qui pourraient aider à faire la différence. Pour Thiès qualifiée de “ville rebelle, surtout du temps de Idrissa Seck ; aujourd’hui, la ville est orpheline d’un bon leader, d’un fédérateur qui a le sens de l’union. C’est toute la problématique de Abdoulaye Dèye à l’Aéroport international Blaise Diagne”.

 La commune est l’arène qui réclame son roi. “Thiès n’a pas aimé le départ d’Idrissa Seck de la coalition présidentielle qu’elle considère comme un énième yoyo”, renseigne une spécialiste de la région. Surtout que les leaders locaux, tels des tigres en papier, sont en fait des géants aux pieds d’argile qui se regardent en chiens de faïence : “Ils ont convaincu Macky Sall qu’ils sont sortis de la cuisse de Jupiter pour être le sel de la terre thiessoise”.

Thiès a besoin aujourd’hui de proximité, d’écoute ; le vaudeville de l’Aidb ne fait pas forcément un bon leader en compensation d’une infiltration dans le camp ennemi : “Les Apéristes y ont rencontré des difficultés pour battre le candidat de l’opposition ; le problème aujourd’hui réside dans le manque de sincérité entre les leaders apéristes. Il n’y a pas un bloc solide face à l’adversité, avec une mutualisation des effectifs  et des moyens”

Par Thiès, Cheikh Omar Anne fait le parcours inverse de celui de Abdou Karim Sall maire de Mbao : natif du Fouta où il a conservé de solides appuis à la base, il a préféré militer à son lieu de résidence, renforcé par ses militants du Nord qui ont transféré leur lieu de vote à Dakar. 

P. MBODJE

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