GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Soubresauts d’un Parti Socialiste agonisant: Et si Barth en est le dernier souffle ? Par Habib KÂ, chef du bureau régional de Matam

Que Barthélemy Dias qui annonce ses ambitions pour Dakar soit perçu comme une dissonance au cœur de la coalition Taxawu Sénégal, c’est méconnaître le jeune homme, ses positions de principes, son combat.

Thilogne-Difficile de penser quand, un 27 octobre 1948, Mamadou Dia, Léopold Sédar Senghor, Ibrahima Saydou Ndao défiaient la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) et fondaient le Bloc démocratique sénégalais (BDS), ancêtre de l’UPS/PS, que leurs héritiers allaient disparaître du champ politique suite à l’arrivée au pouvoir, un 25 mars 2012, d’un des lieutenants du Pape du Libéralisme au Sénégal.

Les paroles prophétiques de Me Abdoulaye Wade sont en train de se réaliser : si les Socialistes ont fait quarante ans au pouvoir, les Libéraux en feront plus, cinquante ans.

Wade 12, Macky 12 et le président de Benno Bokk Yaakaar en redemande un 3ème mandat de 5 ans avec la bénédiction du Parti socialiste (PS) de Aminata Mbengue Ndiaye, de l’Alliance des Forces du Progrès (AFP) de Moustapha Niass, de Oser l’Avenir de Maître Aissata Tall Sall, de l’Union pour le Renouveau démocratique (URD) de Diégane Sène, de Robert Sagna, de Abdoulaye Makhtar Diop, et plein d’anciens cadres socialistes, qui se sont définitivement rangés, aplatis.

Qui reste-t-il alors pour défendre aujourd’hui le PS ?

Certainement pas Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT), Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Alioune Ndoye, ministre des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEN), Abdoulaye Wilane, deputé-maire et député au parlement de la CEDEAO.

Quid de Khalifa Ababacar Sall ? Perçu comme le dernier des Mohicans ; mais son discours, vingt-et-un jours après sa libération, laisse tout son monde perplexe. Deux ans et demi de prison n’ont pas suffi pour le requinquer, sonner la remobilisation, enthousiasmer les militants dans l’attente des combats futurs.

Barthélémy Dias, quoi que puissent se prévaloir les autres militants socialistes, est celui qui est le plus incisif dans la lutte pour le soutien à Khalifa Ababacar Sall, prisonnier et la résistance contre le pouvoir de Macky Sall.

Pour avoir toujours été la constance dans la défense de l’intégrité et de la légalité organisationnelle du parti socialiste, à côté de son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, puis quand celui-ci renonça à poser la candidature à la Présidentielle de 2019, faisant renoncer à un parti historique comme le PS toute ambition de briguer le mandat presidentiel, tout le temps que le président Macky Sall en redemanderait, il se rapprochera ainsi de Khalifa Ababacar Sall.

Que Barthélemy Dias qui annonce ses ambitions pour Dakar soit perçu comme une dissonance au cœur de la coalition Taxawu Sénégal, c’est méconnaître le jeune homme, ses positions de principes, son combat.

Certes le maire de Mermoz-Sacré Sacré-cœur n’a pas le discours académique, les subtilités de la phraséologie politicienne, la tempérance d’un guide, d’un meneur d’hommes, qu’il est tombé, comme Gavroche dans la révolution pour en devenir le feu-follet exposé aux tirs croisés de balles.

Suite à une grâce présidentielle qui a suscité des interrogations et des doutes, Khalifa Ababacar Sall a mis vingt-et-un jour avant de s’adresser aux populations et à ses partisans. A-t-il dealer comme mburu ?

Toujours est-il que Khalifa Ababacar Sall a livré un discours qui laisse son auditoire perplexe, quelqu’un qui ne trouve pas les mots pour sonner la remobilisation et enthousiasmer les supporters dans l’attente des combats futurs.

Barth croit dur comme fer que le Parti socialiste (PS) ne sera jamais une béquille pour l’APR, que lui, il est le porte-étendard, l’héritier du senghorisme, l’impulseur des forces nouvelles capables de se reformer, de s’inscrire dans la dynamique de reconquête du pouvoir.

Barth a distribué les rôles : à lui la mairie de Dakar qui lui sied, à Khalifa Sall de retrousser ses manches pour pour se battre pour la Presidentielle de 2024.