GMT Pile à l'heure, Génération Média&Technologies,la ligne du Devoir.

« Une ligne éditoriale très soixante huitarde, une approche iconoclaste sur fond de culture humaniste ».

Senghor : Les 4 chemins cardinaux

Léopold Sédar Senghor 

Les quatre chemins du poète…

Djilor : premier chemin…
Joal : deuxième chemin…
Paris : troisième chemin
Verson : quatrième chemin…

Nous laisserons -la tâche est complexe- aux biographes du poète Léopold Sédar Senghor, le soin de replacer les « quatre chemins » dans l’ordre… Il y a toutefois qui mériterait de retenir toute notre attention :  un « cinquième chemin », le « chemin du palais »…
Les exégètes de l’œuvre poétique du président Léopold Sédar Senghor devraient, vingt-trois ans après sa disparition à Verson (Normandie), nous livrer les premières clés de son inspiration et de son écriture poétique.. De nombreuses clés ont été déjà mises entre nos mains mais tout n’a pas encore été dit et écrit…
Combien de poèmes a-t-il écrit?
Comment répartir les « territoires d’écriture » du poète ?
Je doute que Sédar « fils de Gnilane » ait beaucoup écrit à Djilor et à Joal, territoires-sources, des sources auxquelles le poète est revenu s’abreuver, en mots, en images et plus encore en visions éveillées et nocturnes lors de ses passages connus et inconnus…
Après avoir quitté ses fonctions complexes de président de la République du Sénégal, en 1980, le poète a choisi de s’installer à Dakar, dans sa résidence construite sur la Corniche Ouest et qui portait le nom « significatif » des « dents de la mer »… L’architecture de sa maison plutôt que celle de sa résidence est un poème : « Des répétitions qui ne se répètent pas… »
Architecture soudano-sahélienne (?) : Tombouctou ? Djenné ? Mopti ? Ségou ?
Mais surtout le poète est venu « regarder la mer » et vivre au milieu d’autres poètes… Comptons ensemble les « rues parallèles » à la villa des « dents de la mer » :

. Rue Léon-Gontran Damas
. Rue Saint-John Perse
. Rue Aimé Césaire
. Rue David Diop

Nous sommes à nouveau en « présence » de « quatre chemins »… Quatre « perpendiculaires marines »…
La « perpendiculaire marine » principale de cet espace de « vibrations poétiques » est celle qui « relie » le «  livre ouvert » de la bibliothèque universitaire (UCAD) à la mer…
Souvenons-nous que le poète a rendu son « dernier souffle » à Verson, en Normandie… Mais le poète a franchi l’océan (atlantique) pour venir « dormir » au cimetière de Gorée à Bel Air…
Gorée est une île…
Le poète « dort » sur son île…
N’oublions pas, en ce jour du 20 décembre 2024, que le président Léopold Sédar Senghor a « créé » à Gorée, la fameuse « Université des Mutants »…
J’ai échangé, il y a quelques années, avec mon ami, professeur de Lettres modernes et écrivain, Khalifa Touré, sur la fameuse « Université des Mutants » qui existait à Gorée. Il animait à l’époque tous les samedis une grande rubrique intitulée : « Panorama »…
L’Université des Mutants n’a pas survécu à son fondateur… « Renaîtra-t-elle de ses cendres » comme le Phénix de la légende ?
Tous les «Mutants » du monde appellent de leurs vœux cette « renaissance »…
Comme la villa des « dents de la mer » sise « face à la mer », comme le palais de la République, ancien palais du gouverneur français du Sénégal, que le président Léopold Sédar Senghor choisit d’occuper en 1960, l’Université des Mutants avait été construite sur une île : Gorée…
Nous avons demandé il y a quelques années que la terrasse de la mairie de Gorée puisse porter le nom du poète Léopold Sédar Senghor.
Comme l’autre terrasse de la banlieue de Dakar porte le nom de  « La terrasse André Malraux »…Sédar, fils de Gnilane, était un « être de lumière » et il a fini en 1983 par porter, après avoir hésité, sa « tenue de lumière », la tenue verte des académiciens du Quai Conti à Paris.
20 décembre 2024 : le temps du poète, Sédar fils de Gnilane, est revenu…
Traçons ensemble les « quatre chemins » du poète…

Vovo Bombyx
20/12/2024