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Sachets d’eau: L’hygiène et la qualité manquent souvent Khadidiatou GUEYE Fall

La vente des sachets d’eau est devenue un business très connu. Pour moderniser les sachets d’eau, une multitude de petites entreprises se sont lancées dans le secteur. En ville comme dans la banlieue, les acteurs se font de l’argent sans prendre en compte la qualité et l’hygiène pour certains. Les vendeuses à la sauvette s’en frottent les mains bien qu’elles ignorent la provenance de ces eaux mises dans les sachets.

Retrouvé devant le portail de son école située au Centre de la cité Hamo 6 de Guédiawaye, Arona Faye est un élève en classe de CM1. Interpellé sur le sachet d’eau qu’il tient à la main droite, il montre une réticence avant de répondre. « J’achète ces sachets d’eau chaque jour quand je prends mon petit-déjeuner », déclare-t-il. Arona est très jeune pour se soucier de la qualité et de l’hygiène : « Je ne sais pas si l’eau est potable ou non. Quand j’ai soif, j’en achète pour m’hydrater ». Ce petit innocent et ignorant confie que sa mère lui a suggéré d’acheter ces sachets au lieu de boire l’eau du robinet de l’école.

La masse a emporté Mame Médoune. Ce jeune de taille élancée, l’air mature, en montre le contraire. Mame Médoune se procure des sachets d’eaux parce que ses amis l’utilisent. Il ne se préoccupe ni de l’hygiène ni de la source : « Je pense que si ce n’était pas conforme aux normes d’hygiène, ils n’auraient pas l’audace de mettre leur produit sur le marché ». Ce quidam a une confiance aveugle en ces petites unités de production d’eau. Il soutient que même en prenant ses médicaments, il utilise ces sachets d’eaux.

Ce qui inquiète le plus, c’est la prolifération de ces unités de production d’eau qui commencent à implanter dans l’esprit des Sénégalais que ces eaux sont filtrées, purifiées et passées par toutes les étapes nécessaires pour qu’une eau puisse être appelée potable.

Cachant son âge, Baye Oumar Sow est un ancien artiste-peintre. La  vente des sachets d’eau l’inquiète véritablement. « Les autorités doivent faire une ronde dans les coins de la banlieue pour voir comment ces petites usines procèdent avec l’eau. Il y en a qui ne procèdent pas par filtration : l’eau est cueillie directement du robinet ; c’est l’emballage qui ébahit mais pas l’eau. Et les petites saletés dans l’eau, les gens ne s’en aperçoivent même pas », lance Baye Oumar.  Pour ce dernier, aucune opération de contrôle n’est mise sur pied pour le bien-être de la population qui s’en procure.

Pour rappel, le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall avait annoncé l’interdiction des sachets d’eau et gobelets en plastique. Cette interdiction devait être appliquée partiellement à partir du 20 avril 2020. Mais à cause de la crise sanitaire, l’interdiction a été reportée jusqu’à la fin de la pandémie. C’est une loi préventive qui devait entrer en vigueur pour la prévention et la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. A noter que même si l’interdiction porte sur les sachets en plastiques, cela ne devrait pas exclure les unités de production d’eau clandestines qui s’installent dans certaines localités.

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