Réformes : Diomaye doit se plier en quatre
Sénégal
Quelles réformes pour demain ?
Vite et bien. Entre Urgences, Projet et Référentiel. Cela se compte avec les doigts d’une seule main, pas tous, d’ailleurs. Le président Bassirou Diomaye Faye devra veiller à choisir intelligemment les femmes et les hommes qui seront appelés à mettre en œuvre les grandes réformes du pays ; il a principalement quatre urgences réparties entre le foncier, une priorité à la santé et à l’éducation, l’économie comprise entre l’industrie et l’agriculture et les institutions. Des chemins qui se croisent.
Le Sénégal n’est plus à la « croisée des chemins »…
À l’issue du scrutin du dimanche 17 novembre 2024 et des résultats officiels proclamés par le Conseil Constitutionnel, la « voie politique sénégalaise » est désormais tracée.
Souvenons-nous que la « voie économique sénégalaise » avait déjà été tracée avec le « Projet » et ses composantes, à court, moyen et long termes.
La triple articulation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, rendue possible par la recomposition des forces politiques, servira de base à toutes les politiques à venir. Elle servira de base au « Référentiel ».
Les urgences ont été rappelées et elles devraient figurer en bonne place sur la feuille de route du prochain gouvernement : le gouvernement II du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre ; des réformes profondes devraient également être élaborées, proposées, adoptées et mises en œuvre.
Les réformes principales peuvent d’ores et déjà être citées :
1- la réforme foncière. Cette réforme foncière avait déjà été lancée ; il s’agit aujourd’hui de l’élaborer plus complètement sans que des obstacles soient dressés sur le chemin des experts qui seront chargés de la conduire cette fois jusqu’à son terme. Ces experts sont connus et ils ne sont pas nombreux.
Cette réforme foncière pourrait servir à bien des pays de la sous-région voire de l’Afrique car la question foncière reste fondamentale pour les économies du continent africain.
2- les réformes sociales qui devraient concerner la Santé, et l’Education en priorité. Des investissements massifs devraient être réalisés dans le secteur de la Santé. Une nouvelle carte sanitaire devrait être élaborée et une véritable décentralisation des ressources humaines, matérielles et financières être mise en œuvre à l’échelle des quatorze régions du Sénégal qui intègrerait la planification de ces ressources aux horizons déterminés et en relation avec le « Projet » et le « Référentiel ».
Il faudrait, dans ce domaine en particulier, pouvoir dépasser le simple « catalogue de projets »…
Dans le secteur de l’Education, une « mise à plat » du système éducatif actuel qui est devenu un « mille feuilles » sans âme est urgente. L’adéquation « formation-emploi » restera un critère important dans l’élaboration des réformes ; la formation professionnelle devrait être repensée et des structures nouvelles créées dans le cadre du développement industriel et agro-industriel du Sénégal.
Le « modèle allemand » de formation devrait être étudié car il est différent du « modèle français » qui reste la base de toutes les politiques de formation élaborées dans notre pays depuis l’accession à l’indépendance en 1960. Bien sûr, le « modèle allemand » ne devrait pas constituer le seul autre modèle car plusieurs pays ont réussi, dans ce domaine, leurs politiques de formation professionnelle.
L’enseignement supérieur devrait pouvoir faire l’objet d’une « réflexion neuve »…
3- les réformes économiques qui concerneraient les cartes «industrielles » et « agricoles ». La « carte agricole » ne pourra être redessinée sans une politique et une maîtrise complète de l’eau.
Quant à la « carte industrielle », il s’agit de prendre aujourd’hui toutes les mesures qui favoriseront un « développement auto-centré » de l’économie sénégalaise.
La « carte des ressources » du Sénégal dans ses différentes composantes (minière, pétrolière, gazière, etc.) devrait être actualisée et les bases d’une industrialisation être jetées en spécialisant chaque région du Sénégal en fonction des ressources disponibles.
Les réformes citées ne peuvent plus être différées car il s’agit de l’avenir économique et social du Sénégal. Les « points de jonction » de ces réformes avec le « Projet » et le « Référentiel » existent. Il s’agit maintenant de les recenser et de lancer les réformes à grande échelle.
4- les réformes institutionnelles. Elles sont plus nombreuses qu’on ne le croit mais le temps est venu de conduire ces réformes avec détermination. Les moyens politiques pour conduire de tels changements viennent d’être donnés au pouvoir exécutif et au pouvoir législatif?
Let’s go now…
« Future is not something to be predicted, future is something to be achieved »…
Vovo Bombyx
29/11/2024