Présidentielle française: Paix en Macronie P. MBODJE
L’Occident-l’Amérique en particulier-a trouvé dans la balkanisation des États satellites de l’ex-empire soviétique le moyen d’imposer une démocratie au rabais au reste du monde. Poutine refuse et Macron s’engouffre dans la brèche pour avoir second mandat en France. C’est la parodie de la drôle de guerre du 3 septembre 1939 au 10 mai 1940.
Alors que la classe politique se déchire à droite comme à gauche en France, le favori non encore candidat se pose en sauveur d’une drôle de guerre : la Fédération de Russie qui a perdu son Union soviétique se bat pour éloigner la démocratie de ses frontières immédiates et éviter ainsi d’accentuer la balkanisation des anciens satellites ; l’épreuve de force à laquelle Moscou soumet l’Europe et l’Amérique tient plus de la politique spectacle d’un Tsar sur le déclin que d’une préparation à une guerre à laquelle personne ne croit, en réalité : le cinéma de la table et de la forte concentration de troupes en Biélorussie frappe d’autant que le ton guerrier de Poutine qui fait peur aux autres. Du pur cinéma holywoodien, renforcé par le vaudeville du week-end avec ce téléphone rouge qui ne cesse de sonner entre Paris, Washington et Moscou.
Vladimir Poutine a bien insisté : la déstabilisations de la Fédération de Russie entraînera un vide démocratique contre lequel le reste de l’Occident se battra contre les États-Unis.
Tout en campagne présidentielle pour un second mandat, Emmanuel Macron (7 et 8 février) et les Européens ont fait une courte analyse de la position du président russe qui se projette, lui, dans le temps d’une querelle en Occident qui devra se battre contre une démocratie tronquée que cherchent à imposer les États-Unis depuis 2002.
Jean-Claude Kaufmann (Éditions Les Liens qui Libèrent, France, 2019) résume bien les perspectives de l’Ouest dans son essai sur « La fin de la démocratie/Apogée et déclin d’une civilisation » lorsqu’il s’inquiète de l’irruption de « Poutine, Trump, Maduro, Erdogan, Orbán, Salvini ou Bolsonaro (qui) n’arrivent pas au pouvoir par hasard ; et ils laissent présager un futur très inquiétant », page 9).
Inquiétant peut-être mais rassurant quant à consolidation de la démocratie internationale en souffrance depuis la chute du Mur mais surtout depuis l’attentat de Ben Laden contre les Tours jumelles.
Il est en effet aujourd’hui de notoriété que l’Occident veut accélérer la balkanisation de la Russie : la dislocation de l’empire soviétique se poursuit par la colonisation de l’Ukraine devant l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine qui une ceinture de protection autour des restes de l’empire soviétique : l’Ukraine membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) renvoie à une Fédération de Russie banlieue de l’Europe.
Tout cela pour consolider un trône, d’est en ouest.
L’après-23 janvier a en effet clairement désigné Macron comme futur président : le retour de Christiane Taubira 20 ans n’améliorera pas son score d’antan (moins de 3 pour cent), malgré la poussée de la diversité culturelle en Hexagone.
Pire : le vainqueur de la primaire a accentué la fracture à gauche quand Zemmour vole au secours d’un candidat non encore déclaré en dispersant les points de l’extrême-droite : pour la première fois peut-être, l’éternel duel avec Marine Le Pen risque de ne pas se vérifier au printemps.
Chef d’État soucieux de la bonne marche de l’univers, courtisé par sa propre classe politique, Emmanuel Macron peut bien savourer son plaisir en maintenant un suspense qui n’en est pas un, en vérité.
Vive la crise ukrainienne, directrice de la campagne en France.