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Présidentielle 2024-Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko out… La « Guerre de trois » n’aura pas lieu ! Par Mohamed Bachir DIOP, Rédaction centrale, Le Devoir

Il apparaît de plus que ceux qui accusent le président Macky Sall de vouloir brigueur un troisième mandant sont sans doute dans le vrai. Car toute son attitude laisse croire que le locataire du palais de l’avenue Roume n’a guère l’intention de laisser derrière lui de sitôt son bureau cossu. Car, en supprimant le poste de Premier ministre et en limogeant tous les grands responsables de l’Alliance pour la République (Apr) à qui l’on prête des ambitions présidentielles, il se débarrasse de tous les potentiels dauphins qu’il aurait pu désigner pour le remplacer. Ce qui lui donne les coudées franches pour rempiler sans coup férir.

Car, il est certain que la « Guerre de trois » ne pouvant avoir lieu, il se trace un boulevard très large afin de remporter l’élection présidentielle de 2024.

Cette « Guerre de trois » aurait dû pouvoir opposer Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko mais les deux premiers sont frappés d’inéligibilité tandis que le troisième est en passe de l’être. Karim Wade, jugé, condamné et emprisonné pour enrichissement illicite, Khalifa Sall, jugé, condamné et emprisonné pour détournement de deniers publics, Sonko accusé de viols répétitifs et de menace de mort par une jeune masseuse sera sans doute la prochaine victime du rouleau compresseur d’opposants jugés dangereux pour Macky Sall. Car il est certain que ce dernier n’a que très peu de chances d’échapper au couperet de Dame Justice dans la mesure où les accusations de la dame Adji Sarr semblent prises très au sérieux par le procureur du Président, pardon… de la République qui mettra pour sa part toutes les chances de son côté afin de le faire condamner à une lourde peine qui le rendrait inéligible pour longtemps.

Si Macky n’a pas en face ces redoutables adversaires à la présidentielle, qui lui barrera la route ? Qui pourrait le contraindre à un second tour et, le cas échéant avec quelle coalition pourra-t-il le battre ?

Notre analyste et correspondant en France a déjà, dans notre dernière édition, expliqué comment il est impossible mathématiquement de remporter l’élection présidentielle contre le candidat Macky Sall en raison du mode d’élection par un scrutin uninominal.

C’est donc dire que les dés sont pipés.

Le Devoir