Pds : Octobre bleu
Le Parti démocratique sénégalais plus que jamais divisé prépare son congrès d’investiture sur la base de renouvellements contestés, au point qu’un front ” Sauvons le Pds ” veut prendre les devants et imposer le candidat Karim Meïssa Wade à la présidence d’un congrès d’investiture qui le consacrera. Ce groupe regroupe au fond les historiques éthérés, absents depuis la débâcle de 2012, ressassant les fastes d’antan, face à des porteurs d’eau qui ont assuré dans la difficulté les quolibets des vainqueurs, rasant les murs mais se prévalant de la valeur historique et sociale d’une formation dans les cœurs qui a conservé son socle politique d’il y a cinquante ans. Les Historiques aussi se piquent d’une proximité avec les Wade et se réjouissent de la capacité de survie d’une formation qui, tel le Parti socialiste de Ousmane Tanor Dieng, s’est fait hydre de Lerne, survivant au gré des circonstances et des alliances, sans perdre son âme et son poids, contrairement aux Verts.
Parti démocratique Sénégalais
Allez les Bleus, Allez les Bleus !
Le Parti démocratique sénégalais a entamé sa Révolution d’octobre avec le retour encore inimaginable il y a peu de Mayoro Faye qui a fait sa déclaration d’amour officielle le 6 octobre dernier avec sa rentrée du lendemain à Saint-Louis, sa base politique ; magnanime, Karim Meïssa Wade s’est sans doute fendu de sa plus longue prose en se réjouissant de l’événement sur les réseaux sociaux.
Les organismes internes (jeunes, cadres) ont fixé la date du congrès d’investiture pour fin octobre ; dans le mémorandum remis à Me Abdoulaye Wade et au candidat Karim Meïssa Wade, les responsables des organismes internes relèvent les nombreux problèmes notés lors du renouvellement des sections et des fédérations et déplorent la faiblesse du chargé des Structures ” qui a mal géré ” avec une cartographie des intervenants mal conçue avec des ” gens qui râlent à juste titre “.
La rencontre avec la presse du 7 octobre a permis de mieux comprendre la cartographie des zones chaudes où, ” du début à la fin, rien ne s’est déroulé à la régulière”, notamment à Diourbel, à Bambey, à Kolda, à Guédiawaye, à Saint-Louis, à Tivaouane, à Louga et à la Biscuiterie, ici à Dakar.
39 à 40 fédérations qui râlent, cela fait beaucoup, qui ont essayé de s’expliquer avec la rencontre de ce samedi. ” Nous voulons désormais l’ordre et la démocratie “.
Difficile, après la débandade à l’issue de la défaite de 2012 et l’absence de perspective : ceux qui ont géré le terrain se retrouvent donc naturellement récompensés de leurs efforts devant des Historiques qui veulent se prévaloir d’une ancienneté qui ne leur a malheureusement pas permis de mouiller le maillot. Historiques, authentiques, éternels, ils maintiennent la confusion autour d’un wadisme intergénérationnel dont la proximité avec l’absent Karim Meïssa Wade rejette toute historicité. La Révolution d’octobre est donc là, entre ceux du front de la guerre et les embusqués sortis opportunément du bois pour réclamer une victoire indue et ceux récompensés par leur militantisme authentique qu’ils n’avaient aucune honte à exhiber.
Le front “Sauvons le Pds” conteste ainsi des renouvellements qui ne leur ont été favorables et accusent le charge des structures d’avoir fait sans eux. Quelle sera alors l’attitude de Me Wade et de son fils quand on sait que les contestataires se veulent les historiques, authentiques, éternels désormais sans base ?
C’est là sans doute qu’il faut saluer le génie d’un Ousmane Tanor Dieng qui a su maintenir le moral des troupes et les grands responsables historiques du Parti socialiste, ce que le parti démocratique de Me Wade n’a pas réussi.
Octobre bleu, c’est donc cette révolution bleue avec enfin l’arrivée de Karim Meïssa Wade ” qui sera présent pour présider nos assises “.
P. MBODJE