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La Ligne du Devoir

Parallèles: Six ans et six mois après Habib KÂ, Thilogne

La vérité, Abdoul Guissé de Thilogne, doyen politique incontestable de la région de Matam par sa présence effective, jamais entamée sur le terrain depuis 44 ans, l’a rappelée hier à Farba Ngom.
Le sénateur précisait qu’il peut tout être, tout devenir sauf un spécimen de margouillat politicien prêt à hocher la tête pour un oui ou pour un non, l’invitant à relire sa contribution dit-il y’a 6 ans 6 mois, titrée : “Farba Ngom, trop, c’est trop” , assimilant le passage de celui-ci dans une collectivité locale donnée, “à celui d’un phacochère dans un champ de maïs du Walo, ne laissant derrière lui que tristesse et désolation”.
Avant de déplorer, comme aujourd’hui, “la région de Matam en entier souffre des agissements de Farba Ngom qui, jouant de sa proximité d’avec le président Macky Sall, fait et défait des carrières, détourne et concentre les réalisations dans sa zone, joue de son argent pour monter les uns contre les autres, écrase son monde avec son arrogance”
Pour ensuite asséner que l’APR est comme sa chose. Il fait ce qu’il veut, agit selon ses humeurs et surtout ses intérêts personnels ; le cas le plus patent s’est présenté lors des  investitures orientées et décidées par lui.
Six ans six mois après, Farba ne peut plus mener son monde comme avant, les leaders politiques locaux se sont aguerris, assagis et ne veulent plus être tenus en coupe réglée comme avant. Fin de règne, démythification d’un “dictateur intouchable” ?
En tout cas, dans le Bosséa, le département, la région, les masques commencent à tomber : les choses ne se passent plus comme d’ordinaire, les lignes bougent, les parallèles essaiment, se croisent et se décroisent de Oréfondé à Matam,  dans une féerie de couleurs, de klaxons, de sons d’espoir retrouvé, de liberté reconquise avec Bunt Bi, Nafore, etc …
LIGNES CONJONCTURELLES
En principe, les listes parallèles sont conjoncturelles, une réponse accommodante à une incongruence organique. Elles doivent être l’exception et non la règle, qu’elles soient bénies, permises, autorisées ou pas par le président Macky Sall
Dans un parti démocratique, les leaders sont élus suivant des critères de représentativité objective, depuis les cellules de base,  et non laissés à la libre appréciation d’un seul homme, fut-il président de la République.
Si tout se passe après le 23 janvier, comme le laisse sous-entendre Farba Ngom,  l’inspecteur Djiby Sy de Oréfondé qui veut en découdre avec le maire sortant Amadou Yero Bâ, et le directeur de cabinet  Souleymane Nasser Niane du ministère de la Justice, tête de liste de la coalition “Kanel Rendi Jabi”, ne seront pas réhabilités.
À thilogne, Son Excellence Almamy Bocoum, ambassadeur Itinérant, candidat de la coalition Nafore, l”opérateur économique en duo avec le sénateur Abdoul Guissé sur les listes de Bunt Bi peuvent préparer leurs cartons ainsi que  le natif de Kobilo El Hadj Amadou Thimbo et le jeune Harouna Seck de Barga, cadre de l’ANPEJ, partis pour déboulonner le maire Yaya Abdoul Kane de la commune de Dabia.
Me Alhousseyni Kane Baydallaye, directeur général du Bureau opérationnel de Suivi (BOS) du Plan Sénégal émergent (PSE) et le jeune Elimane Fall, leader du mouvement “Pellital” vont faire les frais de leurs ambitions de déposer l’homme d’affaires Kalidou Wagué à Bokkidiawe.
À Nguidjilone, Baba Diallo de la coalition “And Nawle, Suxali Sunu Gox”, directeur de l’ASER,  en concurrence avec  Samba Leldo Seck, oncle de Farba Ngom pour récupérer le fauteuil du maire sortant Sada Ndiaye : sanction ou pardon ?
À Nabadji Civol, le journaliste Thierno Amadou Sy, comme le directeur des Opérations de l’électrification rurale, Djiby Dieng, pour s’être opposés à l’edile Abdoulaye Sally Sall : dire au revoir à leurs postes.
À Ogo, Diallo Baalel, sur la liste de la coalition Naforé, à en finir avec Amadou Kane Diallo. Offrira-t-il à son allié, l’ancien ministre Abou Lô, l’occasion de savourer sa victoire sur Farda Ngom par maires interposés ?
À Ourossogui, Samba Alassane Thiam, secrétaire général de l’ARTP, qui croise le fer avec Me Moussa Bocar Thiam, Agent judiciaire de l’Etat (AJE), maire sortant, retrouvera-t-il son poste ?
À Matam, le député-maire Mamadou Mory Diaw sera en prise contre le duo Souleymane Barka Bâ et Dickel Nguébane. Les menaces seront-elles mises à exécution ?
Pour cette fois, Macky Sall y ira prudemment.