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Panne mondiale sur internet: Que deviendra le monde avec Zuckerberg sans ses “Mark” Chérifa Sadany Ibou-Daba Sow

Le monde a connu une peur à la couleur de l’internet (bleue) dû à un bug du Domain Name System (DNS), traduit en système de noms de domaine. Une situation maîtrisée mais qui mérite une rétrospection. Des leçons à tirer sur cette panne ?

La drogue n’est-ce pas, entraine une modification de perception sur l’environnement et un état de dépendance ? et bien les réseaux sociaux comparés à de la drogue douce, font de tous des toxicomanes. La preuve : 6 heures de bug, et une anxiété mondiale s’installe dû à un manque de consommation de la substance. C’est entre suppression, réinitialisation, redémarrage, panique que certains ont tenté de résoudre leur problème. L’immense obsession de consommation de la communauté de personnes et d’entreprises du monde informe t ’il sur la majestuosité de Zuckerberg ? qui selon Bloomberg a perdu 7 milliards de dollars en quelques heures de panne, alors que la population mondiale perd de plus en plus, et chaque jour un peu plus son ADN aussi cérébral, génétique que culturel. Cette nuisibilité fait peur à Abdou Aziz qui contredit d’autres clamant ailleurs la thèse selon laquelle le réseau social c’est la vie « Encore une fois les réseaux sociaux ne sont pas la vraie vie. La vraie vie c’est quand les gens travaillent pour gagner dignement leur vie, puis favorisent les discussions familiales d’auparavant. : Il est temps de faire marche en arrière et de retourner dans le royaume de nos grands-parents. Préserver nos valeurs (la tradition orale), renforcer davantage nos liens que ça soit amical, amoureux entre autres ». Il poursuit que cette panne des réseaux sociaux montre aujourd’hui à quel point nous sommes dépendants de ces réseaux virtuels. « Ce 04 octobre, j’ai vu des personnes complètement abattues par cette panne, comme si le monde s’écroulait. Et cela ne devrait en aucun cas nous plonger dans une telle situation. Ces quelques heures de pause nous ouvre grandement les yeux et nous montre davantage la voie à suivre pour un monde meilleur. Voir aussi le côté positif de ces réseaux sociaux et y être présent sans excès tout en essayant par de gestes humains, d’être l’ambassadeur de son pays puisque c’est tout un monde qui s’y regroupe, moi je préfère. »

Plus de 2,7 milliards d’utilisateurs quotidiens des services de Facebook se sont trouvés privés de connexion, ce 04 octobre.

Le site down detector qualifie cette panne d’être la plus importante jamais observée. Certains se sont réjouis de la situation et prient pour que ça se reproduise et de façon définitive. Sont-ils nostalgiques de la préhistoire ? « En fait par rapport à la panne des réseaux sociaux, ce qui m’a le plus étonné c’est de voir comment nous (ou certains) sont prisonniers de ces réseaux. La vielle époque me manque » émet Abel Ndiaye, 35ans.

Qui a une idée de ce que deviendra le monde sans internet ? Comme dans un micro trottoir, les avis diffèrent, ou se partagent. Assane Sarr, jeune, obligé de surfer, considère les réseaux sociaux comme étant un bien qui tue « l’instantanée panne des réseaux sociaux a fait grondé le monde dépendant de ces moyens incontournables de communication, de rapprochement ». C’était le KO selon lui. «Cette inquiétude est due à une dépendance folle des uns et des autres sur les réseaux sociaux, ceci rapportant par ailleurs des milliards aux créateurs, ou innovateurs dans ce secteur d’activités. Ce lundi, certains ont failli perdre le goût de la vie car ne surfant sur aucun réseau habituel. Au Sénégal où l’utilisation des réseaux sociaux crée même des querelles internes, il a été constaté une tristesse enfouie des utilisateurs qui aujourd’hui ne peuvent plus se départir de leurs écrans, de leurs smartphones. À cela, s’ajoutent ainsi, le besoin réel de demander si aujourd’hui les sénégalais peuvent vivre sans ces réseaux sociaux » s’interroge-t-il. En qualité de consommateur, Mame Gor Ngom fait son analyse.

« Une étude fait en France démontre que 70% des personnes ne s’informent plus avec des journaux papier, le virtuel leur suffisent. C’est la raison pour la quelle un site d’information a été créé « instant article » pour permettre aux gens de s’informer virtuellement. C’est la face utile des réseaux sociaux. La face agréable est notée dans le réseau social WhatsApp qui permet aux gens de se distraire. Donc, avec 7heures de bug, c’est normal qu’il y ait un certain vide difficile à combler. Cela montre en effet, combien nous sommes accros et que nous ne pouvons pas se passer des réseaux sociaux qui se coudoies à la vie réelle. Des relations distendues menacent de se couper, des activités économiques en pause, en seulement 7 heures de fin du monde virtuel. Il est donc temps de réfléchir sur une alternative au-delà des réseaux sociaux, utiles en même temps nocifs, et de cesser de dépendre de Mark et de ses déshydratas ».

Le retour à l’accalmie a été fêté au Sénégal par des jubilations dans certains quartiers de Dakar ou par des commentaires du genre : « L’oxygène était en panne », « J’ai fait la connaissance de ma famille », « je n’avais jamais su que mon téléphone a des jeux ». Ces genres de réactions anéantissantes qui confirment la présence d’une nouvelle forme de colonisation… virtuelle, à la fois dévastatrice.

Faut-il en rire ou en grelotter ?