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Occupants du TF 11-847/DP de 5Ha à Darou Salam 2 extension (Tivaouvane Peulh): Abdoulaye Dia 5 sur 5 Par Habib KA, Desk régional Matam

“J’ai acheté des terres sur la base d’un contrat. Avant cela, jamais je n’avais été sur le site pour voir l’état des lieux. J’ai remis l’argent au représentant de Me Abdoulaye Wade. C’est au moment d’exploiter les terres que mes collaborateurs se sont rendu compte que, sur les 27 hectares acquis, les 5 sont occupés. C’est ainsi que j’ai été informé de l’existence de ce problème’’, ainsi confiait Ibrahima Dia, PDG de la Sénégalaise d’Industrie et de Consommation (SENICO) au rappeur Kilifeu alias Landing Mbessane Seck à l’état-civil, de Kër Gi et à l’activiste Guy Marius Sagna, venus tenter de jouer les bons offices entre le PDG de SENICO et le Collectif des habitants de la cité Darou Salam 2 Extension. Au cours de la médiation, les deux parties s’accordent qu’elles sont victimes, toutes les deux, d’une anomalie foncière que l’administration n’a pas su rectifier, et à temps.

Ainsi, M. Abdoulaye Dia, sur prière des médiateurs, a renoncé librement à tout droit de propriété sur ledit titre pour l’offrir à titre gracieux au Collectif des occupants des lieux dont certains avaient déjà construit des R+2, R+3, R+4. M. Dia, homme très discret, s’évita ainsi le scénario à la Ndengler avec Babacar Ngom de la SEDIMA comme acteur principal.

En effet, par décision du tribunal de Grande instance de Pikine, une ordonnance d’expulsion et de démolition de 245 immeubles situés sur le TF 11-847/DP et appartenant au sieur Abdoulaye Dia, PDG SENICO, fut prononcée contre des populations de Darou Salam 2 Extension (Tivaouane Peulh) ; M. Abdoulaye Dia, toutefois, après suivi de la procédure judiciaire jusqu’à l’arrêt définitif rendu, faisant une rétrospection de sa vie, a estimé nécessaire de se référer à une autre justice, celle du pardon, du renoncement, du partage, justifiant son geste par une reconnaissance du Miséricordieux qui lui a tout donné. Ajoute-t-il : “Mes vœux les plus chers étaient que je sois propriétaire d’une maison. Aujourd’hui, Allah m’a offert des cités. Je ne veux détruire aucune maison, encore moins casser une seule brique”.

Ainsi dit, tout le lot fut remis gracieusement aux habitants de Tivaouane Peulh qui n’ont pas manqué en retour de lui manifester une reconnaissance éternelle.

Abdoulaye Dia aurait pu faire ratisser par des bulldozers tout, comme il est de règle partout dans le pays, pour rentrer dans son dû.

Pendant que des maires, des responsables politiques, des hommes influents proches des directions administratives sont dans la quête effrénée de terres à spolier, de ventes illégales de terrains, M. Abdoulaye Dia, inconnu du grand public mais très respecté parmi les décideurs économiques du pays, vient de dispenser une leçon de piété, d’humilité aux Sénégalais notamment aux 245 familles occupant le terrain litigieux d’une consistance de 5 ha objet du titre foncier 11 847/DP lui appartenant.

Aux citoyens aussi d’être véridiques, transparents dans leur quête de terrains. Avant de contracter une acquisition, qu’ils s’informent davantage auprès des services domaniaux sur l’état des droits réels de propriété, du statut juridique des terrains en question.

Qu’ils arrêtent donc de construire n’importe où, sans documents administratifs authentifiés, misant simplement sur le système du fait accompli, ou de la complicité bienveillante d’un haut d’en haut.

L’envie d’avoir coûte que coûte un terrain d’habitation pour loger une nombreuse famille avant une retraite bien méritée ne doit pas dispenser le citoyen d’une vigilance bien maîtrisée pour ne pas se faire berner par les pros de l’arnaque.

Criminaliser la délinquance foncière, avec de fortes amendes pécuniaires : comme on le sait, il y’a beaucoup d’anomalies dans leurs décisions de détruire des maisons déjà construites avec l’autorisation des agents de l’État.