MBOUROU SEC Par Habib KA, Desk régional Matam, Thilogne
Passés les effets d’annonces, les professions de foi, les discours emphatiques, qu’a fait de si particulier, d’exceptionnellement extraordinaire le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ? D’ailleurs, cette question serait valable pour Aïssata Tall Sall, Oumar Guèye et deux des lieutenants du président de Rewmi qui siègent dans l’actuel gouvernement. Qu’a fait de si remarquable, plus que son prédécesseur Amadou Bâ, la mairesse de Podor, à la tête de la diplomatie sénégalaise depuis le Premier novembre ?
Sinon, les héros, premiers acteurs de la deuxième alternance, sont rétrogradés, ceux qui avaient investi financièrement, physiquement, qui s’étaient donnés corps et âme jusqu’au sacrifice suprême sont chassés comme des pestiférés, ostracisés, précarisés, au profit de ceux-là mêmes que le peuple souverain avait sanctionnés en refusant de leur accorder son choix.
L’Alliance pour la République (APR) s’émiette, de jour en jour, comme un spectre dont les membres et parties tombent en lambeaux et charrient des flots de frustrés, de surmenés, de malades. Quel gâchis pour un parti, un président de parti qui préfère mettre dans la balance Alioune Badara Cissé, Aminata Touré, Moustapha Diakhaté, Moustapha Cisse Lô pour les échanger non seulement avec des transhumants mais aussi permettre à ceux-ci de rempiler à la tête des mairies de Thiès, Dagana, Podor, au grand dam d’apéristes contraints de ravaler leur bile.
Aly Ngouille Ndiaye croiserait-il le fer avec Aly Saleh Diop à Linguère ?
Abdoulaye Diouf Sarr ou Amadou Bâ avec Moussa Sy aux Parcelles assainies ?
L’Alliance pour la République (APR), malheureusement pour elle, est en train de se vider de son essence, de son âme pour n’avoir pas su ou voulu gérer convenablement ses contradictions internes, inhérentes en principe à toute organisation démocratique à la tête de l’État. Soumis aux tentations d’une gestion personnalisée du pouvoir, son président est interpellé à manager humainement ses ressources humaines et impulser une nouvelle dynamique unitaire à même de régénérer de nouvelles énergies pour la consolidation et la stabilité de son pouvoir.
La solution est dans la dynamique interne et la pacification des relations avec les acteurs politiques, syndicaux et la société civile, l’apaisement avec l’opposition.
Qu’on distille l’idée d’une fusion de Rewmi et de l’APR, soit : Mbourou se dissout dans Soow, c’est du naturel, sucré ou non, nourrissons et séniles s’en délectent.
Qu’Idy et Macky soient en parfaite odeur de sainteté, se vouent un respect mutuel et se fassent confiance dans une sincérité jamais suspectée, c’est dans l’air du temps de la politique, à l’approche des échéances électorales, où même les montagnes se croisent pour des accolades circonstancielles ; mais qu’ils veuillent jeter au rebut leurs contentieux vieux de dix-huit ans, exposés sur tous les toits, il y’aura certainement assez peu de Sénégalais prêts à oublier de sitôt toutes les diatribes glanées çà et là.
Ce “deal intelligent”, l’expression est du Mara de Thiès, a tout d’une entente tacite, sur le dos du peuple laborieux, pour se partager les rôles, les responsabilités au sommet de l’État.
Que pèse encore électoralement mbourou fondu, après avoir tourné le dos à la coalition présidentielle Idy 2019 et floué les pistes avec certains de ses proches collaborateurs de Rewmi ? Macky Sall cherche-t-il à faire cautionner par ses alliances conjoncturelles un troisième mandat avant de négocier une transmission du pouvoir ? Cette recette à peu de chance de prospérer dans ce contexte politique très particulier en cours où tout est incertitude, sporadique.
Abdou Diouf bénéficia du président Léopold Sédar Senghor d’une modification constitutionnelle pour devenir en 1981 président de la Républiques, Ousmane Tanor Dieng, du fameux congrès sans débat pour devenir Secrétaire général du Parti socialiste (PS), Abdoulaye Wade, avec son ticket présidentiel et son quart bloquant pour Karim Wade, son fils, thèse éventée, comprise très tôt des sénégalais comme une stratégie de dévolution monarchique du pouvoir.
Et Macky ?