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Mansour Faye, the Best One: Le beauf, le vice

Gérer presque la moitié du budget du Sénégal à soi tout (48,53%, soit 2.227 milliards 150 millions sur un total national de 4.589 milliards 204 millions), cela fait-il sérieux ? Tout semble pourtant avoir été fait pour mettre Mansour Faye en orbite malgré le désastre de l’opération de solidarité durant la première vague de la pandémie du Coronavirus.

Tonton Mansour la baraka saura-t-il gérer l’héritage de Amadou, Ndèye Driss et Ibrahima avec Marième veillant au grain ? La succession de Macky Sall est désormais ouverte et la première Dame a sa touche dans l’élaboration des combinaisons et son frère n’est pas arrivé à ce stade pour être un mouton de Panurge.

Alors que certains plaçaient son nom sur la liste des départs du gouvernement, Mansour Faye est resté, migrant vers un ministère plus balèze encore. Depuis qu’il est dans l’attelage gouvernemental, le brillant ingénieur ne fait qu’engranger promotion sur promotion, au point d’arriver à la station suprême, la primature.

Comme un ticket des deux beaufs, l’un président, l’autre son vice ou premier des ministres en  ferait râler plus d’un, on peut toujours poser la question, par l’absurde bien sûr, puisqu’on est dans l’univers des probabilités où toutes les éventualités sont du domaine des possibilités : Mansour Faye dauphin du beau-frère ? Why not ? Puisque, de son ascension, il est arrivé au point d’inflexion. N’est-il donc pas alors le plus indiqué avec ce super-ministère, en sus ? Qui, plus que l’oncle maternel de Amadou, Ndèye Driss et Ibrahima est mieux placé pour sécuriser leur héritage ?

Chaque matin que Mansour se réveille, il doit remercier le Tout-Puissant, remercier aussi sa frangine, jigeen bu mën gôôr. C’est vrai Dieu trace les destins de chacun et lui fait emprunter des chemins via des mains bénies. De ses doigts de fée, Marème couve Mansour et encore.

Mansour a été délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale pour prendre corps avec les populations de l’intérieur et de basse condition et au besoin par opportunisme faire du populisme politique, pour s’attirer leur sympathie.

Il faut être beau-frère pour mériter que le chemin de la mairie soit balisé, le tapis rouge déroulé sur la place Faidherbe pour un Doomu Ndar très spécial, imposé 1er magistrat de la ville de Saint-Louis, la tricentenaire, capitale de l’Afrique occidentale française (AOF) : Cheikh Bamba Dièye, maire sortant, Alioune Badara Cissé (ABC), responsable au sommet de l’Alliance pour la République (APR), Ahmet Fall Braya du Parti démocratique sénégalais (PDS), tous coiffés au poteau par la puissante machine électorale du parti au pouvoir.

Base légitime

Il faut après lui trouver à Saint-Louis une base légitime, sa ville natale, bousculer la hiérarchie, renverser le droit de préséance ou de légitimité historique. Cette opération chirurgicale ne pouvait pas se faire sans douleur, sans grincement de dents, sans violence.

Puis Mansour passe de ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement au ministère du Développement communautaire, de l’Équité territoriale et sociale (MDCETS), taillé sur mesure, pour atterrir à ce prestigieux ministère.

On se contente d’emménager un cocon spécial pour le meilleur de tous les ministres que le Sénégal n’ait jamais eu où il pourrait gérer sans entraves 48,53% du budget soit 2.227 milliards 150 millions sur un total national de 4.589 milliards 204 millions. Idrissa Seck se sentant vice-président devait revoir ses prétentions à la baisse et comprendre que son ami Macky Sall a la tête bien vissée sur ses épaules.  Même si Mansour, face à des journalistes taquins, perdit tout son sang froid en conférence de presse, suant des cordes, du crâne, des yeux, du nez le masque bas pour une explication sur les 66 milliards affectés à l’aide alimentaire.

Le budget tant décrié du ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures, de l’Énergie qui était de 142 milliards avait connu en 2011 une hausse vertigineuse pour être fixée à 248 milliards puis soit 11,64% du budget national qui était de 2.131. C’est dire que, toutes proportions gardées, Mansour le super ministre pèse plus que le ministre du Ciel, de la Terre. D’ailleurs, l’année suivante en 2012, son budget enregistrait une baisse de 40 milliards.

Tout a été fait pour mettre Mansour Faye en orbite. On pourrait parler de Mansour et Marième ; Marième et Mansour siérait mieux : elle a une ascendance certaine sur son mari : très bonne épouse sérère forgée par le caractère éprouvé d’une mère peulh, elle assume parfaitement son statut de “debbo galle”, ce qui lui confère d’être la “génitrice” de toute la maison, ainsi que de toute la fratrie. Elle ne s’est pas investie en politique comme Simone Gbagbo aux côtés de Laurent, mais rien de ce qui se trame dans le palais, jusqu’aux chuchotements des coursives, n’échappe à sa vigilance de mère attentionnée, prévenante.

La succession de Macky Sall est désormais ouverte et la première Dame a sa touche dans l’élaboration des combinaisons et son frère n’est pas arrivé à ce stade pour être un mouton de Panurge.

Et le président souhaiterait se faire succéder par un homme de confiance entouré du dernier pré-carré des fidèles de Marième Faye Sall.

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