Locales 2022: Rafistolages et rapiéçages P. MBODJE
Les tentatives de rafistolages et de rapiéçages à Benno Bokk Yakaar avec le Parti socialiste, à Yewwi Askan Wi (Pastef) et à Wallu avec Bokk Gis Gis, ces tentatives donc traduisent le profond malaise de coalitions devant les difficultés de la cohabitation et la nécessaire restructuration des formations politiques.
L’aller-retour des Socialistes et des Patriotes renseigne ainsi sur le nécessaire reformatage des partis, au-delà de la coalition ; il se fera peut-être en fonction des réalités autres que le principe du « tout sauf » qui lie le candidat le mieux placé pour le second tour devant une ribambelle de petits partis sans relief physique et moral. Le résultat ne peut aboutir qu’à une incompréhension de taille dans le temps.
Les majors ne veulent pas faire face à cette dure réalité : Macky Sall a ainsi cru retarder le divorce en prônant le statu quo avec les maires Benno à maintenir en place sauf cas de force majeure ; il ne pouvait en être autrement, au risque de vendanger son autorité contestée jusque dans ses propres rangs.
Les Patriotes qui voulaient leur liste sur Dakar et ailleurs font contre mauvaise fortune bon cœur en retardant la rupture entre deux présidentiables qui cherchent un piédestal avec les Locales de janvier 2022.
Deux raisons pourraient expliquer les soubresauts récents.
La première est l’impossible cohabitation entre l’informel qu’est l’Alliance pour la République et des partis organisés, ayant des ramifications jusqu’aux fins fonds du Sénégal face à de nouveaux venus qui veulent les bouter dehors. Attitude légitime : ils ètaient en compétition sévère jusqu’au premier tour des élections présidentielles pour essayer de se retrouver contre le candidat sortant, sans programme commun.
En face, le désir de vie de franges importantes revenues des promesses invite au nouveau face au vieux d’autant plus dépassé qu’il annonce de lui-même son retrait actif.
L’autre raison, consubstantielle, est la fin du cycle vie des partis traditionnels par le retrait
annoncé ou attendu du patriarche, sans tenir forcément de l’âge. Car la Constitution aussi fait vieillir.