Locales 2022: La bataille de Dakar aura bien lieu Par Habib KA, Bureau régional Matam
Après le round des violences du mois de mars, Dakar sera le second duel avec Macky Sall avant la Présidentielle de 2024 ; la bataille se jouera autour de la nouvelle génération politique, les jeunes leaders dont Abdoulaye Diouf Sarr principalement.
Les élections locales se tiendront à bonne date, le 31 janvier 2022. Et il reste neuf mois pour les préparations des deux camps, chacun, cependant, soutenant mordicus qu’il est fin prêt alors que la réalité est toute autre.
La bataille des Locales 2022 se jouera autour de la nouvelle génération politique, les jeunes leaders, les élections municipales avec ses incertitudes pour chacune des parties.
A l’interne de Benno Bokk Yaakaar (BBY), les socialistes et les partisans du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass, risquent de voir leur quota, d’abord infime, réduit d’avantage, par l’arrivée de nouveaux transhumants.
Les frustrations seront encore plus grandes pour ceux qui seront priés de céder leurs places aux hommes de Idrissa Seck, Oumar Sarr et à des individualités politiques, tels que les Modou Diagne Fada, Aïssata Tall Sall, Abdoulaye Sow, Mamadou Massaly, Abdou Khafor Touré, Moussa Sy, etc. . . Les candidatures parallèles et les votes-sanction peuvent bien, en pareilles circonstances, jouer en défaveur de la majorité, surtout que le vote des maires est soumis au suffrage universel direct.
Tous les états-majors politiques affûteront leurs armes pour gagner Dakar. Car, a-t-on l’habitude de dire, qui gagne Dakar, et certaines principales villes du Sénégal, a plein de chances de remporter la Présidentielle prochaine. Dakar, c’est plus de 4 millions d’habitants, soit 23% de la population du Sénégal.
Côté pouvoir, les potentiels prétendants se comptent sur les doigts d’une main.
Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), coordonnateur du Cercle des Cadres Républicains (CCR), maire de Yoff, 59.675 habitants, en plus la plus étendue des 19 communes d’arrondissement de Dakar.
Chargé par Macky Sall de conquérir Dakar en 2019 pour les besoins de la Présidentielle, Amadou Bâ, à ses cotés la première Dame Marième Faye Sall, donna à la capitale la couleur marron-beige après avoir fait basculer le Mermoz de Barthélemy Diaz, la Médina de Bamba Fall et le Grand-Yoff de Khalifa Ababacar Sall pour être surnommé par ses admitateurs “le nouveau patron de Dakar”, titre que lui contestent encore ses détracteurs au sein de l’APR, Yaķham Mbaye, Mame Mbaye Niang, Abdoulaye Diouf Sarr, Seydou Guèye, Mbaye Ndiaye, etc…Amadou Bâ signera-t-il son comeback ?
Moustapha Cissé Lô, s’il ne s’est pas refroidi, pourrait persister dans sa logique de défier l’APR au cas où sa candidature à la mairie de Dakar ne serait pas parrainée par le parti.
Les militants de la première heure de l’Alliance pour la République (APR) et ceux de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) verraient d’un mauvais œil Macky Sall placer le maire des Parcelles Assainies, Moussa Sy, à la tête de la mairie de Dakar, même si Mbaye Ndiaye, directeur des Structures de l’APR, ancien maire des Parcelles Assainies, n’est candidat à rien. Tout dépendra du souhait de Macky Sall de choisir celui qui doit croiser le fer avec Khalifa Ababacar Sall, Ousmane Sonko, ou Karim Wade.
Côté opposition, Ousmane Sonko, leader de Pastef/les Patriotes, pourrait bien se positionner pour la ville de Dakar, coupant l’herbe sous les pieds à ceux qui manipulent l’opinion avec des propos régionalistes, ethnicistes. Dakar, après le round des violences du mois de mars, sera le second duel avec Macky Sall avant la Présidentielle de 2024. Ousmane Sonko sous contrôle judiciaire, partirait avec une balle tirée sur le pied.
Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade sont dans la même situation que le président du Pastef, sinon plus : eux tous ont encore maille à partir avec la justice et ce n’est certainement pas Macky Sall, en marche pour une troisième candidature, qui va leur établir ce certificat de réhabilitation indispensable pour participer aux compétitions.
Ce serait un recul démocratique déplorable si les candidatures des leaders des principaux partis de l’opposition sénégalaise, le Parti démocratique Sénégalais (PDS), Taxawu Sénégal, Pastef sont toutes recalées pour la course pour la ville de Dakar. Si tel était le cas, Barthélemy Diaz verra son heure sonner, pour son courage politique, sa pugnacité.
D’une constance et d’une témérité politiques sans commune mesure, Barthélemy Dias est l’exemple de loyauté et de fidélité indéfectibles au Parti socialiste (PS). Bon communicateur, il fit une très bonne campagne de communication pendant les grands moments de crise de la pandémie Covid-19, moment aussi où il fit montre d’une capacité de résilience exceptionnelle. Barthélemy Diaz, maire de la ville de Dakar, ne surprendrait personne.
Aussi faudrait-il que l’opposition parvienne à s’entendre sur une liste unique, faire siens les principes de l’unité et du désistement pour ne laisser les places qu’à ceux qui ont les profils, la base et qui rassurent qu’une fois élus, ils vont gérer la Cité dans l’intérêt de tous.
Dakar aura sa bataille, même si le poste de maire de la ville n’a plus la même consistance du temps où Khalifa Ababacar Sall trônait à côté du très politique Abdoulaye Wade, homme de tempérament
Le président Wade, à défaut de le déboulonner, avait fini de lui fixer les lignes virtuelles de ses champs de compétences de maire, qui ne porteraient pas ombrage à ses actions de président.
La bataille de Dakar aura bien lieu, huit ans après les sinistres résultats du parti au pouvoir :
– Aminata Touré Premier ministre mordit la poussière à GrandèYoff, battue dans son propre bureau de vote par le maire de Dakar Khalifa Sall,
– Quinze communes sur dix-neuf que compte Dakar plébiscitent Khalifa Sall, maire de la Ville.
– Benoît Sambou, ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, défait à Ziguinchor
– Seydou Guèye, secrétaire général du gouvernement et porte-parole du parti présidentiel, laminé à la Médina,
– Mbaye Ndiaye, ancien ministre de l’Intérieur, directeur des Structures de l’APR, tombe aux Parcelles Assainies.
Les élections locales du 29 juin 2014 consacrent une défaite pour l’Alliance pour la République (APR) dans les grandes villes où nombre de ses principaux leaders ont été laminés. C’est pourquoi, le président Macky Sall, saisissant la gravité de la situation, est en train de prendre tout son temps pour mieux se préparer pour les grands combats futurs.