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Législatives : Macky les yeux dans les yeux

Législatives : Macky Sall tête de liste

Face To Face

Macky Sall tête de liste dérange beaucoup ceux qui croyaient s’en être débarrassé pour un bout de temps… et qui ont peur de se retrouver face à lui.

Les différentes défections après la publication des listes en compétition pour les Législatives du 17 novembre prochain révèlent certaines difficultés à faire face à un passé récent. Le prétexte d’un dôme d’acier que constituerait une superalliance unitaire ne résiste pas à l’observation selon laquelle on a cherché à se singulariser de certains en allant sur une liste, librement ou forcé, ou encore en infiltré ; l’inclusion des listes n’était pas prévue au départ pour faire la différence. Le regretté Muhammad Boun Abdallah Dione en avait été victime il y a exactement un an ; il avait toutefois la préscience d’inclure l’infiltration, le revirement et la trahison dans son schéma politique. Amadou Bâ qui sait compter les sous mais pas les hommes est en pleine propédeutique, ce qui en ferait sans doute un bon président.

Macky Sall tête de liste dérange beaucoup ceux qui croyaient s’en être débarrassé pour un bout de temps. Si le pouvoir hésite à le citer, ceux de l’ancien régime, par contre, paraissent nourrir quelque scrupule dans le face to face qui se prépare avec la campagne ; quant aux partisans de l’actuel pouvoir, il dressent déjà le bûcher pour faire goûter aux flammes de la vanité. Qu’est-ce qui a bien pu changer en six mois pour expliquer les tentatives de dérobades de certains qui hésitent à se retrouver face à face avec Macky Sall ? Pourquoi tant de manipulation pour jeter le doute et la suspicion dans l’esprit de certains en faisant croire à une participation à distance, par 2.0 pour atténuer l’image de l’homme ? Comment satisfaire ce besoin de lumière sur les morts, tortures et violences physiques alléguées sur certains sans revenir sur une loi d’amnistie qui engloberait tous les acteurs et avocaillons des événements de 2021-2023 ?

L’attaque est frontale, le 26 septembre, contre Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Bâ et Moustapha Bâ. Un glissement va vers le président de la République, chef de l’État, gardien de la Constitution que personne ne se permet de nommer : un tout est inférieur à l’ensemble de ses composantes. Quelque part, les sons ne tintent plus au même endroit quand le procès se déroule hors Cour, faute d’une Haute cour, d’une Assemblée nationale ; les plaidoiries à date sont sujet à caution tant la confusion des genres prédomine : le devoir de réserve d’antan est plus de mise aujourd’hui qu’on gère un Etat et non cet affront de Paris qui enlève la belle Hélène dans un lupanar, ce qui a déclenché la guerre de Troie.

Certains spécialistes regrettent une politique de communication partie d’un réel autour duquel on brode et exagère malheureusement à volonté, ce qui suggère plus d’interrogations que de certitudes : les politiciens l’appellent la vérité alternative, dans leur subite inspiration d’une société en crise de valeurs adorant plus les vessies que les lanternes. Ainsi, au nom de la transparence, on met le Sénégal en délicatesse vis-à-vis de certains partenaires ou forces de défense et de sécurité comme avec l’affaire de la dette de l’État ou des aéroports de Dakar : la sécurité se joue entre charriots, pousses-pousses, élévateurs, tapis et matériels de handling. Et on rit et fait rire de ces inepties.

L’incident du 06 au Maroc renseigne sur l’ambiguïté d’une plaie qui refuse de se cicatriser et de l’appel des populations à une certaine moralisation du champ politique. Surtout si on ne fait rien pour remuer le couteau dans la plaie en rejetant une amnistie qui engloberait tout le monde, surtout ceux qui appelaient à la résistance, aidés de mouvements à la limite de la guérilla urbaine. L’intervention de la diplomatie sénégalaise est conforme aux différentes convention de Vienne sur le devoir de porter aide et assistance à un compatriote en difficulté en terre étrangère ; le Sénégal a juste manqué d’équilibre en la circonstance en ne rappelant pas le respect dû à celui qui a représenté le pays au plus haut niveau et qui a été agressé en premier, en terre étrangère.

Macky Sall a effectué son échauffement en terre parisienne, en attendant son retour au pays natal ; la participation en bord de Seine dépasse l’entendement, pour quelqu’un que le Sénégal ne veut plus voir en image. La présence des piliers traditionnels enseigne que, si d’aucuns refusent le retour pour des raisons qui leur sont personnelles, tel ne serait pas le sentiment d’une forte portion des militants .

La campagne promet. Avec cet ours et les deux compagnons.

Mais que t’a-t-il dit à l’oreille ?

Car il s’approchait de bien près,

Te retournant avec sa serre.

– Il m’a dit qu’il ne faut jamais

Vendre la peau de l’ours qu’on ne l’ait mis par terre. ”

L’Ours et les Deux Compagnons est la vingtième fable du livre V de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668–Wikipedia

Pathé MBODJE