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L’ardoise de Macky Sall : Une note salée

Dessalement-L’ardoise liquide de Macky Sall

Une note salée

Macky Sall a manqué d’élégance républicaine en engageant lourdement l’État à la veille de son départ; la réaction du gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye est de circonstance qui refuse d’éponger cette ardoise trop liquide. La note était trop salée.

La station de dessalement des Mamelles était déjà sujet de polémiques ; moins que le coût (158 milliards de francs CFA) et les conséquences sur l’environnement avec environ environ 25.000 m3 de saumure dans l’écosystème marin par jour, la simple logique de simplets se demande comment rejeter 10 milliards de mètres-cubes d’eau douce par an à la mer pour mieux la dessaler ? L’attitude safge est de considérer que l’eau est tirée et qu’il faut la boire, le projet sur pied. Il fallait quand même réfléchir ç une alternative aussi durable que le fleuve Sénégal.
Touba avait proposé une solution reprise après le 08 mai 2024 sous le vocable des “Autoroutes de l’eau“, nouvelle approche du projet de revitalisation des vallées fossiles de Abdou Diouf (1994-2000) que Me Wade s’était empressé de fermer.
L’alternative de Macky Sall, une autre usine de dessalement de l’eau de mer, ne fut pas des mieux inspirés. Macky Sall a en effet moralement manqué d’élégance républicaine en engageant lourdement l’État à la veille de son départ ; la réaction du gouvernement Diomaye est de circonstance.
Le Sénégal de Diomaye Faye va en effet annuler un contrat étalé sur 32 ans signé par l’ancien président Macky Sall avec la société saoudienne ACWA Power : au-delà de l’aspect moral et financier, le nouveau ministre de l’eau et de l’assainissement estime que la priorité est ailleurs, sur un air de suspicion.
Surtout que Dakar jette littéralement à l’eau quelque 700 milliards dans un programme décennal de gestion des risques liés à l’inondation, soit presque le double du coût proposé par la société saoudienne pour la deuxième usine de dessalement (459 milliards), presque l’équivalent des pertes en eau avec les lâchures d’eau pour préserver le barrage de Diama.

Le Sénégal perd en effet quelque dix milliards de mètres-cubes d’eau par an payés au franc symbolique en période d’hivernage et à cinq francs à l’étiage à l’Organisation pour la Mise en valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) ; ces lâchures reposent sur une préoccupation écologique pour préserver le barrage de Diama.

Pour combler un déficit en eau potable et, en même temps, lutter contre des excédents, le Sénégal dépense une fortune, avec l’appui désordonné puisque sans coordination d’une communauté internationale éternelle “partenaire” à un développement qui tarde. Tous oublient en effet, dans le secteur hydraulique, de se servir des pertes déversées en mer. Les projets pharaoniques de dessalement de l’eau de mer et d’une troisième conduite de Keur Momar Sarr tiennent peu compte de la possibilité de récupérer des eaux potables déversées dans un Océan Atlantique. Pourquoi rejeter en mer une eau douce pour la dessaler ensuite ?
Le Preferlo semble répondre à la question, redynamisé par la demande de Touba, et prolonge ainsi le Prvf au nom de l’Office du Lac de Guiers. Comble d’ironie : le partage des liquidités au nom de la paix pour lequel Macky Sall s’est battu tout au long de ses deux mandats avait aussi habité Me  Abdoulaye Wade avait abandonné le Prvf en 2000 devant la moue de la Mauritanie. Les Etats ayant plus d’intérêt que d’amis; le Sénégal pourrait amener ses voisins à de meilleurs sentiments dans le cadre du partage des eaux frontalières.

Le Sénégal est un erreur écologique avec une plaine et des réserves d’eau souterraines et de surface qui devraient aider à corriger certaines erreurs historiques qui ont asséché l’arrière-pays avec la digue de Keur Momar Sarr. C’est donc bien dans cette partie des sept forages historiques qu’il faudrait songer à revenir à une situation de liquidité antérieure.

La vallée du Sine notable à la sortie de Diourbel entre Thiel, Gassane, Colobane et Sadio  explique l’abondance de l’horticulture dans la zone avec les Jardins de Diourbel ; elle passait vers Diourbel, vers Borom Deurbi ; certaines survivances expliquent le dynamisme des cultivateurs de légumes dans l’environnement. « Cette ceinture verte était constituée par d’immenses jardins-maraichers et a prévalu jusqu’à l’indépendance du pays en 1960 et même au-delà », note Karim Fall (diourbel (n’diar yéem), la ville de Cheikh Ahmadou Bamba se meurt).

Pathé MBODJE

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Orientations bibliographiques

-La société du Canal de Provence,
canaldeprovence.com
-koccbarmafall/skyblog, 22/10/2016
-Karim Fall, Journaliste, ancien chef des Informations de RTL-Paris,
Consultant, natif de Diourbel,
harmattan.fr