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Ibrahima Sène, SG en charge des questions économiques au PIT: « Il est à craindre une confrontation de plus en plus violente en perspective des Locales » Dirigé par Sergio RAMOS

Responsable au Parti du travail et de l’indépendance (Pit), Ibrahima Sène ne cautionne pas les accusations de l’opposition faisant des tournées du président de la République la principale cause de propagation du coronavirus. Pour lui, c’est une opposition en perte de crédibilité qui formule de telles accusations. Il avise que ce n’est pas avec une telle fourberie qu’elle peut gagner l’électorat de Dakar. Ce membre de la majorité présidentielle ajoute, par ailleurs, qu’avec la dérive extrémiste de gauche et islamiste que connaît l’opposition, il est à craindre que la confrontation violente ne prenne le dessus en perspective des élections locales.

Que vous inspirent les tirs groupés de l’opposition contre le Conseil constitutionnel accusé d’avoir pris des mesures illégales sur les dernières lois votées à l’Assemblée nationale alors que ses membres sont incomplets ?

C’est de bonne guerre ! Ndiaga Sylla, (Ndlir : expert électoral) a eu raison de leur rappeler que la manière dont ils ont confectionné leur recours est la copie conforme de leur recours précédent qui avait été rejeté par le Conseil constitutionnel au complet.

Ils n’ont donc pu rien faire pour justifier leur amateurisme en matière de recours, que de s’attaquer à la composition incomplète du Conseil constitutionnel, qu’ils ont pourtant considéré comme compétent pour lui faire parvenir leurs griefs.

Avec cette tension politique latente, ne craignez-vous pas une exaspération de la situation, notamment en direction des élections locales à venir ?

En perspective de toute élection, la tension politique est toujours montée de plusieurs crans à tort ou à raison. Dans la situation actuelle, l’opposition en perte de crédibilité à cause de ses critiques infondées sur les conclusions consensuelles du dialogue politique et leur traduction dans le nouveau Code électoral, ne peut que chercher des prétextes pour s’agiter et faire monter la tension politique. C’est dans ce cadre qu’elle critique la décision du Conseil constitutionnel qui lui est défavorable pour chercher matière pour continuer son agitation jusqu’aux élections.

Quel commentaire faites-vous des positions selon lesquelles Macky Sall est à l’origine de l’explosion des cas de Covid-19 à travers sa tournée économique ?

C’est de la mauvaise foi. En effet, c’est le Département de Dakar et sa région ou il n’a pas effectué ses tournées économiques qui sont l’épicentre de l’explosion de la pandémie, alors que les régions de Kaffrine, Kédougou, Saint-Louis et Matam qu’il a visitées soit ne connaissent pas la troisième vague, ou bien n’ont pas enregistré plus d’une dizaine de cas. Cela veut donc dire que ceux qui l’ont suivi à partir de Dakar pour se rendre dans les localités qu’il a visitées, n’ont pas contaminé les populations trouvées sur place. Mais, par pure politique politicienne, l’opposition fait porter la responsabilité aux tournées économiques du président Macky Sall, pour éviter de fâcher Dakar ou l’indiscipline a occasionné l’explosion de la pandémie. Mais ce n’est pas avec une telle fourberie qu’elle peut gagner l’électorat de Dakar.

Quelle recommandation préconisez-vous à l’endroit de la classe politique pour un retour à l’apaisement et à la sérénité ?

Je récuse le vocable ” classe politique”, qui fait un amalgame des forces politiques, comme si elles avaient la même vision, le même projet de société, et les mêmes programmes de développement économique et social, et les mêmes intérêts de classe à défendre.  Ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont dans l’opposition n’ont pas les mêmes intérêts politiques, et se mènent une lutte soit pour la conservation du pouvoir, soit, pour sa conquête. Il est souhaitable que cette lutte pour le contrôle du pouvoir se fasse pacifiquement selon les règles fixées dans la Constitution et les lois. C’est ce que je n’ai eu de cesse à souhaiter à notre peuple. Mais, avec la dérive extrémiste de gauche et islamiste que connaît l’opposition, il est à craindre que la confrontation violente ne prenne le dessus en perspective des élections locales. Dans cette perspective, les appels au départ du président Macky Sall, lancés par une bonne frange de l’opposition, est un mauvais présage. C’est cette dynamique de confrontation dans la rue que l’opposition entretient pour faire des Locales leur deuxième tour de la Présidentielle que le peuple leur a refusé en 2019. Donc, les Sénégalais devraient continuer à rester vigilants, pour barrer la route a toute velléité de déstabilisation du pays a l’occasion des Locales. Un peuple averti des mauvaises intentions d’une partie de ses fils, ne peut pas se faire surprendre.