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Guinée, Mali, Burkina : Diomaye pare-feu

Guinée, Mali, Burkina

Diomaye fait la part du feu

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye sauve son imprudent Premier ministre chef de parti d’un puissant désaveu des Sénégalais en entamant lui-même une visite officielle dans l’un des trois pays kaki voisins ; d’autant que l’agitation couve quand les militaires fixent eux-mêmes leur durée de vie à la tête de l’Etat.

Le Premier ministre Ousmane Sonko chef de parti est désormais sans objet avec la visite du président de la République Bassirou Diomaye Faye à Conakry le 25 mars dernier : tous deux soucieux de panafricanisme avaient manifesté l’intension de pousser à la roue, l’un en sa qualité de président, l’autre comme chef de parti, en essayant de ramener le Mali, la Guinée-Conakry et le Burkina Faso dans le landerneau des organisations sous-régionales immédiates, base d’une intégration africaine par cercles concentriques.
Les prolongations “démocratiques” en Guinée, au Mali et dernièrement au Burkina (25 mai) à l’issue de “consultations populaires” font craindre cependant le pire dans le relais pris des mains de son Premier ministre par le président Bassirou Diomaye Faye d’aider au retour des bannis qui avaient rejeté l’intégration africaine par cercles concentriques, allant du micro au macro, sans passer par le niveau mezzo. A tout le moins le président sénégalais devra se livrer auprès de ses homologue guinéen, malien et burkinabè à une cour plus soutenue devant le dépit amoureux entre ces trois Etats voisins et les organisations sous-régionales que sont la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Ceao) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Au demeurant, l’agitation actuelle au Mali, surtout avec les rumeurs de ce lundi 27, la hantise d’un coup dans le coup avec cette éternelle 25ème colonne de Sékou Touré rendent difficile toute tentative de médiation, a fortiori un déplacement vers Bamako.

C’est dire que le pari de Bassirou Diomaye Faye et de Ousmane Sonko relève de la quadrature du cercle, du moins en ces temps, sans compter la capacité de nuisance de ceux de l’intérieur et de l’extérieur du continent que le statu quo ante arrange.
Qu’importe : encouragé dans ce sens par ses pairs, notamment au Ghana, le président de la République reprend les airs. Après la République islamique de Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Ghana et le Nigéria, le président sénégalais est passé au Cap-Vert vendredi et Guinée-Conakry samedi 25 mai. Se pose alors la question du voyage inutile de Ousmane Sonko qui projetait de se rendre dans les trois pays voisins en sa qualité de chef de parti.
Le président Bassirou Diomaye Faye a ainsi permis d’atténuer sinon d’effacer la volée de bois vert pour  Ousmane Sonko dont le virage à droite était marqué par l’annonce d’une tournée kaki précédée de celle au Sénégal des Insoumis et du glissement vers le dossier Lgbt ; ce dossier a d’ailleurs été à l’origine des premières arrestations du nouveau gouvernement dont l’appel à nettoyer les écuries d’Augias de la Justice se heurte aux affaires  Bah Diakhaté et  l’imam Ndao. La séance simple des prévenus, à l’issue du procès fast-track de ce lundi 27, démontre le peu de sérieux du nouveau régime : changer les acteurs n’est pas changer le monde.
Le président vient donc au secours de son imprudent Premier ministre qui hérite d’un lot de consolation : gérer les ambassadeurs à la place du chef de la Diplomatie.

 

Pathé MBODJE