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Guerre russo-ukrainienne : Entre colombe et loups

La guerre russo-ukrainienne
Hurler avec les loups ou être apôtre de la paix ?

 S’engager dans la guerre en Ukraine ne sert pas les intérêts de son pays et l’argent qui y était dépensé avait meilleure destination.  Le président Trump, très naturellement, a décidé de mettre fin à la guerre malgré les cris d’orfraie de ses “anciens ?” alliés.

Les États sont égoïstes ; le général De Gaulle l’a déjà dit. Donald Trump n’est pas du sérail et “America first” n’est pas une nouveauté ! L’avantage pour les autres nations, dans leurs relations avec l’actuel président des États-Unis, est que ses propos ne sont pas enrobés dans des lubrifiants diplomatiques comme il est d’usage.
Comptant sur sa force militaire et son poids économique, Mr Trump dit, sans fioritures, ce qu’il veut avec le souci premier de préserver les intérêts de son pays. Par ailleurs, il reconnaît aux autres dirigeants le droit et même le devoir de servir en premier les leurs.
Que disent les Wolofs dans leur grande sagesse : “Je préfère ma personne à la tienne ne signifie nullement que je te suis hostile”.
Au début de la crise ukrainienne, certains dirigeants européens, dont le président français Macron et le chancelier allemand Scholz avaient montré quelques réticences à suivre le président Joseph Biden dans ses initiatives hostiles envers la Russie. N’ayant peut-être pas les moyens des résister au pressions des États-Unis et des divers lobbies anti-russe internes, ils avaient fini par aller à Canossa et se sont alignés sur la ligne dure des États-Unis au détriment de leurs propres intérêts économiques et sécuritaires.
A ce sujet, les industries de ces pays ont connu des récessions, dues en partie au renchérissement de l’énergie, notamment du gaz qui était bon marché, avec l’approvisionnement russe ; leurs grands groupes qui avaient des filiales profitables, dans l’ancien pays des tsars s’en sont retirés, à leur propre détriment.
Les sanctions prises à l’encontre de la Russie ont fini par avoir un effet boomerang sur leurs propres initiateurs et l’effondrement du pays continent, attendu, n’a pas eu lieu. L’engrenage qui avait conduit à la Deuxième guerre mondiale s’était à nouveau enclenché et le tabou d’un affrontement nucléaire était de plus en plus souvent violé.
Les différents lobbies, dont certains voyaient les tensions internationales comme des opportunités de réaliser des affaires mirobolantes en matière de vente d’armements, se léchaient les babines et à travers les médias dont ils ont le contrôle et les groupes politiques qui sont sous leur discrète influence, entretenaient les tensions, voire les exacerbaient. Pour eux, tout semblait se dérouler selon leurs plans et vœux.
Malheureusement pour eux et heureusement pour le monde, Trump, électron libre du parti républicain et du landerneau washingtonien, a remporté les élections présidentielles des États-Unis ; considérant que s’engager dans la guerre en Ukraine ne servirait pas les intérêts de son pays et l’argent qui y était dépensé avait meilleure destination, le président Trump, très naturellement, a décidé de mettre fin à la guerre malgré les cris d’orfraie de ses “anciens ?” alliés.

En cela, il est dans la  ligne de pensée du président James Carter, lequel avait observé que les États-Unis n’ont eu que peu, sinon jamais de périodes sans être engagés dans des conflits, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, contrairement à la Chine. Le résultat est que la super puissance asiatique n’a cessé de progresser dans tous les domaines (excepté celui des droits hommes selon les Occidentaux). Au contraire, les finances publiques des USA sont plongées dans des déficits abyssaux, sans, dans l’immédiat, une perspective de redressement.
Les manipulations qui ont abouti à l’installation en Ukraine de pouvoirs hostiles à Moscou, la persécution des russophones du Donbass et surtout la volonté bruyamment exprimée par les dirigeants de l’ex-Etat de l’URSS de rejoindre l’OTAN ont fini par déclencher une guerre dans laquelle ce pays n’avait rien à gagner et surtout beaucoup à perdre. A moins d’être des pauvres d’esprit ou en connivence avec les puissances étrangères, les dirigeants ukrainiens devaient savoir que le véritable objectif des Occidentaux était l’affaiblissement de la Russie, semblant oublier l’affaire des missiles de Cuba de 1962 et ce que fut l’attitude des USA.
Les Occidentaux, avec les administrations démocrates à l’initiative, ont voulu rapprocher les bases de l’OTAN des frontières russes. Bien entendu, Poutine ne pouvait accepter pareille situation.
Il faut souhaiter que l’irrationnalité qui sévit actuellement dans les relations entre la France et l’Angleterre d’une part et la Russie d’autre part, à l’instar celles qui ont existé entre l’ancienne Gaulle et le pays des germains, que cette irrationnalité donc s’estompe et à sa place naisse un espace de coopération de l’Atlantique à l’Oural, selon le mot de Charles de Gaulle. C’est l’intérêt de l’Europe et même du monde.
Macron doit chausser les bottes du général pour laisser une glorieuse empreinte dans l’histoire.

Ababacar Sadikhe DIAGNE,

Ancien élève des classes préparatoires aux Grandes écoles, Ingénieur diplômé de l’Ecole nationale de l’Aviation civile (ENAC)-Toulouse, France, et du Massachusetts Institute of Technology (MIT)-Cambridg,e USA.