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GTA-Fuite de gaz : Un pet de pigeon

Fuite de gaz à GTA

Un incident plutôt                qu’un accident

La querelle sur les délais-19 janvier pour le ministère de l’Environnement mauritanien sur Rfi, et le 19 février côté sénégalais-ajoute à la confusion et à la moue de la société majoritaire dans cette affaire de fuite de gaz sur la Grande tortue. C’est peut-être, finalement, parce que la montagne aura accouché d’une souris et que la fuite, un incident plutôt qu’un accident, serait moins importante que l’émotion qu’elle a suscitée et ses conséquences moins catastrophiques. Si fuite il y a eu.

Nous disposons de peu d’informations sur cette fuite de gaz naturel intervenue sur le champ de GTA, situé à cheval sur la frontière maritime sénégalo-mauritanienne. Nous avons appris que la fuite avait été localisée en territoire mauritanien.
Il s’agirait d’une fuite intervenue sur un des puits d’extraction du gaz naturel implanté sur les fonds marins. L’opérateur du champ de GTA a parlé de « bulles de gaz dans l’eau » qui auraient été détectées.

Les interventions techniques pour étancher la fuite seront sous-marines.
La fuite a été constatée le 19 février 2025 sur un des puits d’extraction du gaz naturel ; des « essais de puits » sont réalisés avant toute mise en production (pétrole, pétrole + gaz associé, gaz naturel). Pour GTA, il s’agit de puits d’extraction du gaz naturel (gaz sec constitué principalement de gaz méthane).
Les débits moyens des puits sont connus.
Le champ a été mis en production le 31 décembre 2024.
Le puits A02 sur lequel la fuite a été constatée par l’opérateur n’a pas encore été mis en production. Les vannes automatiques de production et de sécurité placées sur « l’arbre de Noël » doivent donc être théoriquement fermées et étanches.
Les participants à la Joint venture, dont Petrosen, reçoivent toutes ces informations liées à l’exploitation du champ de gaz naturel sur une base quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle, semestrielle et annuelle. Un bilan-matière est établi quotidiennement. Il détermine la production et les pertes.



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L’information relative à l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz devrait pouvoir être gérée autrement.
La création de structures indépendantes devient une nécessité absolue. 

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Les « têtes de puits » sont équipées de vannes automatiques. Les vannes automatiques sont télécommandées depuis la plate-forme (FPSO) installée sur le site de GTA ; les paramètres de fonctionnement des puits de gaz naturel sont collectés en permanence : pression, température, débit. Ces paramètres sont suivis depuis la « salle de contrôle » ou son équivalent installée sur le FPSO.
L’opérateur a dû établir un rapport d’incident qui a été transmis aux participants de la JV (dont Petrosen) et au ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines.


À ce stade et sur la base des informations diffusées par l’opérateur, il s’agirait d’un incident plutôt que d’un accident. Les causes de cet incident seront établies. La fuite ne serait pas importante selon l’opérateur.


Il existe en matière de gestion de la sécurité des systèmes de cotation des incidents et accidents. Les incidents et les accidents sont cotés sur une échelle de gravité. L’opérateur est tenu par les règles de sécurité et de reporting de classer (cotation) l’incident qui s’est produit sur le site de GTA.
L’intervention pour étancher la fuite se fera en eau profonde (2850 mètres) avec des équipements adaptés.
Ces incidents et/ou accidents sont connus en matière d’exploitation des puits de pétrole et de gaz et les compagnies pétrolières ont des « retours d’expérience » sur lesquels elles s’appuient pour analyser l’incident ou l’accident et mettre en place les mesures de prévention et de gestion des risques.
Les conséquences économiques, sauf aggravation de la fuite, ne seront pas importantes.
Nous parlons d’une production de 2.500.000 tonnes par an de gaz naturel liquéfié et donc la production de gaz naturel (extraction) sera supérieure à ce chiffre puisque le gaz extrait du champ de GTA est ensuite stocké, traité et transféré vers l’unité flottante de liquéfaction du gaz naturel.
Nous ne savons toujours pas si le premier méthanier de gaz naturel liquéfié a pu charger sa première cargaison destinée à l’exportation : cette exportation a été annoncée par l’opérateur du champ de GTA.


L’opérateur a déjà mis en place selon les procédures un comité technique qui va analyser l’incident, gérer les opérations en vue d’étancher la fuite et produire un rapport.
La zone a certainement été balisée compte tenu des risques.
Les impacts sur la faune et la flore de la zone concernée ne devraient être importants si l’on retient les explications de l’opérateur qui parle de fuites minimes.


Au plan politique, nous sommes au début de l’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal.
Nous devrions pouvoir mettre en place des mécanismes qui permettent de collecter en temps réel les informations, de les traiter et de communiquer en direction du public en trouvant les formes et les codes les mieux adaptés car il s’agit de questions techniques dont il faut au moins maîtriser le vocabulaire.

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Vovo Bombyx