Gouvernement : Tiens, tiens, comme on se retrouve !
Gouvernement Amadou Bâ II
On reprend les mêmes
et on recommence
Le gouvernement mis en place hier est celui du service minimum, renforcé de quelques débatteurs et ne devrait pas survivre à la Présidentielle par sa pléthore et sa diversité ; et parce que l’on y retrouve le banc et l’arrière-banc, on a l’impression que Salif Keïta a chanté “Nous pas bougé” pour Macky Sall.
Ceux qui attendaient un gouvernement de Per bu xar ou de polémistes aguerris en direction de février 2024 en ont pris pour leur grade ; certes, il y a de redoutables débatteurs comme Modou Diagne Fada, Thérèse Faye, El Hadji Momar Samb et El Hadji Omar Youm et une deuxième divisé habituée aux querelles de robinet division en dessous les vice-ministres ; mais, au total, Amadou Bâ du 11 octobre est un service minimum pour un groupe incapable de faire plus que le Prémier ministre a fait durant son éclipse d’une année à cette station et groupe pressé d’argent et qui doit vendre la peau de l’ours électoral avant de l’avoir tué D’où ce sentiment diffus d’insatisfaction, de frustration, d’inquiétude et d’insécurité quand on reprend les mêmes pour relancer une machine grippée qu’on a peu vue en un
an, en tout cas sur le terrain ni au secours des populations : le réveil du front social a permis au président de la République de vérifier qu’il était tout seul perdu dans une équipe ministérielle plus sièges dorés que fusible qui a finalement fait sauter le boss opportunément au service de la Constitution.
L’équipe annoncée ce mercredi est presque une pâle copie de la précédente avec l’épine dorsale constituée par la garde rapprochée de Macky Sall et on n’y voit aucune touche du Premier ministre pourtant responsabilisé, dit-on, pour donner une touche plus personnelle et plus humaine à un ensemble obligé d’aller enfin vers les populations sénégalaises quémander leur suffrage ; il n’a fallu vraisemblablement aucun effort pour mettre sur pied une équipe qui ressemble à s’y méprendre à celle de 2022, sauf en sentant la main du président de la République qui règle ses ultimes comptes : comme avec la Lonase, le nouveau ministre Doudou Kâ semble plus une banderille pointée vers un fief irrédentiste qui s’est amouraché de Sonko juste pour respecter la tradition autonomiste ambigue d’une région ; Lat Diop compense l’éclipse totale du frère et l’absence d’un potentat Benno local à Guédiawaye cependant que les crieurs se font entendre au bas de la liste protocolaire, à l’exception de El Hadji Momar Samb trop difficile à mobiliser pour des billevesées, calembredaines et coquecigrues.
Mettre sur pied une équipe de polémistes qualifiés avait créé la polémique au Sénégal avec des ministres gérant les affaires courantes en attendant le nouvel attelage promis depuis le 7 octobre dernier. Macky Sall n’a certainement pas voulu aller jusque-là, lui désormais trop prompt à reculer ces derniers temps, au nom d’une certaine décrispation, l’effet Sonko commençant à se tasser.
Combattre un Mame Boye Diao ou un Aly Ngouille Ndiaye vaut-il cependant un remaniement ministériel ? Ce lundi 09 octobre, Macky Sall devait mettre sur pied son gouvernement de campagne pour l’aider à gagner la Présidentielle de février prochain. Le 11, la montagne a accouché d’une souris. Certes et il faut encore une fois le souligner, El Hadji Momar Samb, Me Youm, à la limite Thérèse Diouf et Modou Diagne Fada peuvent faire illusion, étant de solides débatteurs : le pouvoir semble cependant être passé par là qui a émoussé l’ardeur tiédie des uns et des autres en direction d’une Présidentielle des plus incertaines, surtout pour le pouvoir sortant.
Remaniement inutile donc qui se substitue à un réaménagement technique pour remplir les cases vides. Car il s’agira de s’occuper le moins du Sénégal que de s’exercer au jeu favori des hommes politiques : être éternellement en campagne.
P. MBODJE