GMT Pile à l'heure, Génération Média&Technologies,la ligne du Devoir.

« Une ligne éditoriale très soixante huitarde, une approche iconoclaste sur fond de culture humaniste ».

Fleur fanée de Mai

Fête du travail dans une conjoncture assez difficile….

Et si nous étions déjà sur Sirat ?

Et si nous étions déjà sur Sirat ?
Si chaque jour était un pas,
Une trajectoire sur un axe caché,
Une tangente entre ciel et gravité ?

J’ai vu des âmes suivre des fonctions linéaires,
Le cœur aligné, l’esprit clair.
D’autres oscillent, courbes sinusoïdales,
Pris dans l’amplitude du bien et du mal.

Chaque parole est une variable dans l’équation,
Chaque action un coefficient d’inclination.
Positif, tu t’élèves vers l’infini,
Négatif, tu tends vers l’oubli.

Nous croyons attendre un pont suspendu,
Mais si nous étions déjà dessus ?
Si nos choix traçaient un graphe en secret,
Définissant l’inclinaison de nos faits ?

Le jugement n’est pas une borne finale,
Mais une limite que l’on frôle en spirale.
Certains convergent vers la clarté,
D’autres divergent et chutent sans repère.

Si la foi est un vecteur, je cherche sa norme,
Si la droiture est une droite, qu’elle me forme.
Sur cette ligne d’équilibre instable,
Chaque faute est un écart marginal.

Alors j’avance, dérivant en prière,
Corrigeant mon cap comme un système stellaire.
Car sur ce fil, sans repère apparent,
Nous marchons tous… infiniment.

Ô Seigneur, Guide de l’infini,

Pose Ta lumière en mon esprit,
Que mes pas s’alignent sur la droiture,
Que mon cœur trouve Ta mesure.
Fais-moi marcher, stable et serein,
Jusqu’au seuil du bien sans fin.

Amine.

 

Baye Modou                                                  « Saveurs  soufies »

 

 

Mai, l’éveil des mains

Mai s’avance, drapé d’ambivalence,
Un pas dans la danse, l’autre dans la cadence.
Entre marteaux levés et guitares posées,
Il célèbre l’effort… mais n’oublie pas de reposer.

Des cortèges grondent, des fleurs explosent,
Le cœur ouvrier bat quand la nature explose.
Le poing se lève pour le droit, pour la peine,
Mais la bouche sourit, ivre de semaine pleine.

Fête du labeur, paradoxe en action,
Un jour sans travail pour crier notre passion.
Fleur au revers, sueur sur le front,
Le mois de mai, c’est l’équilibre du fond.

On bosse, on milite, on flâne, on s’élève,
Mai nous rappelle que l’homme est trêve.
Trêve de l’âme, du corps, de l’ornière,
Un souffle entre deux guerres ordinaires.

Alors debout pour l’effort, assis pour le cœur,
Mai se conjugue à l’indicatif du bonheur.
Fête et travail, deux mains d’un même bras,
C’est en forgeant le repos qu’on bâtit nos pas.

Baye Modou