Nourri par les mouvements anticolonialistes et la pensée de Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire sur la Négritude, Iba Ndiiaye puise dans la culture européenne une inspiration et une technique – la peinture à l’huile –, tout en conservant une singularité qu’il traduit dans ses œuvres. L’indépendance de son pays précipite son retour au Sénégal en 1959. À l’invitation de Senghor, il participe à la création de la Maison des arts du Sénégal, où il fait en 1962 sa première exposition personnelle et où il enseigne jusqu’en 1966. Au sein du département « Arts plastiques » et contrairement aux enseignements existants basés sur l’instinct, le programme de Ndiaye fait appel à des techniques d’atelier et à l’étude de l’histoire de l’art africain et européen, une « éducation de l’œil indispensable », selon ses propres mots. Si ce souci de connaissances rejoint l’affirmation d’une nouvelle identité africaine, dans la lignée des indépendances, l’enseignement d’Iba N’Diaye est critiqué pour son regard tourné vers l’Occident, à rebours des pensées de Senghor qui s’appuient sur les notions d’identité, de tradition et d’authenticité nationale. En 1966, il participe au premier Festival des arts nègres de Dakar, événement fondateur pour la reconnaissance internationale de la contribution des artistes et écrivains africains aux grands courants de pensée mondiaux.