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Élections des Maires: Comme si l’opposition roulait pour l’Apr Correspondance régionale, Habib KÂ, Thilogne

L’opposition roule pour l’Alliance pour la République (Après) ; tout porte à le croire : depuis l’accession au pouvoir de Macky Sall, elle n’a jamais su s’entendre, comme elle l’avait fait avec et pour Abdoulaye Wade avant l’alternance de 2000 ; unifier  ses rangs pour faire cause commune relève presque de l’impossible. Chaque composante se conforte d’être la force indispensable, essentielle.

Avec un tel état d’esprit, elle n’a pas réussi à présenter des listes unifiées autour de deux choix au plus pour les Municipales, les Législatives, la Présidentielle de 2019.

Elle a toujours éparpillé ses forces au lieu de les centrer autour d’une union sacrée pour espérer imposer force alternance crédible contre le pouvoir. Tant qu’il n’y aura pas une bipolarisation du champ politique, union sacrée de l’opposition contre le pouvoir, Macky Sall et ses alliés pourraient toujours se frotter les mains.

Surtout que l’APR est en train de se redéployer, suite à la débandade de ses cadres et personnalités partis se terrer pour échapper à l’ire d’une foule hystérique, déchaînée, abandonnant seul son président au mât du navire.

Le pouvoir, même s’il a été surpris par la tournure des événements du 03 mars suite à l’arrestation du leader du Pastef, est encore très solide ; il s’est renforcé arithmétiquement de trois des quatre candidats à la présidentielle de 2019 : Idrissa Seck, arrivé deuxième, Me Madické Niang, Issa Sall respectivement troisième et quatrième. Quoi qu’on dise, le parti au pouvoir s’est renforcé des Moussa Sy, maire des Parcelles Assainies, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Sow de Kaffrine, ministre de l’Habitat qui a fait un passage très remarqué au Centre des Oeuvres universitaires de Dakar (COUD) pour mériter les acclamations et remerciements des étudiants, fait surréaliste.

L’opposition devait s’inspirer de cette leçon réaliste du pouvoir pour relever le défi de créer une large coalition pour les élections municipales en parrainant l’homme qu’il faut dans chaque commune, indépendamment de ses appartenances, simplement pour souci d’efficacité, de nationalité politique, au lieu d’aller vers l’éclatement des listes qui n’a jamais bénéficier à ceux qui le proposent.

Depuis, chaque parti cherche à se frayer sa propre route, à se différencier, à se démarquer, à consolider sa propre chapelle.

Marquer la différence semble être la seule expression que les politiques savent conjuguer à tous les temps pour certains, après les résultats, récolter des résultats mitigés si ce ne sont pas des zéros pointés.

Les électeurs gardent encore en mémoire la retournée spectaculaire du pape du SOPI, suite à un séjour impromptu en Guinée Conakry, quand, de retour après consultation avec son président, Le Wade décréta à ses militants le vote par abstention, épargnant automatiquement le candidat-président Macky Sall l’épreuve fatidique du second tour. Épreuve qui l’avait emporté lui, Abdoulaye Wade par un plébiscite de plus de 65% de celui qu’il considère être son ancien apprenti.

Le Parti démocratique sénégalais est toujours dans cette approche du champ politique, principale force politique de l’opposition, parti historique d’envergure nationale, trempé et expérimenté pour la lutte pour la conquête du pouvoir. Pour ce parti, les difficultés d’une plateforme commune avec les autres, c’est Karim Wade, l’alpha et l’oméga de tout ce que le PDS entreprend.

Avec les redéploiements tout azimut sur le terrain, difficile d’imaginer que le Parti démocratique sénégalais (PDS), parti au pouvoir de 2000 à 2012, accepte de se laisser léser dans une probable coalition où il ne serait que la périphérie. Le PDS ne jouerait pas les seconds rôles.

Pastef/les Patriotes se sent pousser des ailes, revigoré par une jeunesse militante très dynamique qui, après le ralliement de Idrissa Seck, entend prendre les premiers rôles

Force de l’avenir et de l’espoir, il ne penserait pas céder le passage aux gens du système ou qui y ont déjà été.

Khalifa Ababacar Sall semble plus disposé au large consensus, au compromis pour avoir toujours su fédérer les sensibilités d’un partenariat politique.

Tout pousse l’opposition à tenir au cette union sacrée, à soutenir également les candidatures indépendantes qui renforceront le pôle de l’opposition.

Avec une opposition divisée, le pouvoir  a toutes les chances de rafler la mise à l’intérieur du pays et même certaines villes qu’il pouvait perdre : Dakar avec Amadou Bâ et Moussa Sy, Thiès de Idrissa Seck, Ziguinchor de l’inamovible Ablaye Baldé.