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DPG : Dépêchez-vous, Monsieur Sonko !

Déclaration de Politique générale

Pas de faux-fuyant,

Monsieur Sonko

Il ne faut  pas, en lieu et place d’un tailleur, mettre un couturier, un styliste ou un désigner de la même famille que le professeur Ismaïla Madior Fall.

“Nonobstant le silence de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, déclarez à ladite Assemblée parce qu’elle est constitutionnellement prévue”.

Le droit de résistance à l’oppression est un droit constitutionnel par le fait de son inclusion dans le préambule de la Constitution (CC 23 juin 1993). L’exercice de ce droit n’était pas organisé par la loi, encore moins par le règlement. Pourtant, vous aviez résisté parce que c’était constitutionnel.

Aujourd’hui, de même, la Déclaration de Politique Générale (DPG), le lieu de l’exercice, sont constitutionnels. Alors, nonobstant le silence de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, déclarez à ladite Assemblée parce qu’elle est constitutionnellement prévue. L’article 55 de la Constitution dispose clairement que “après sa nomination, le Premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale”.

Maintenant, quand est-ce que vous le ferez ? C’est votre pouvoir discrétionnaire. Par conséquent; vous n’êtes pas obligé de répondre, encore moins de faire une déclaration de politique générale devant “une Assemblée constituée”.

Invoquer l’écran législatif (loi organique) pour se soustraire à une obligation constitutionnelle telle que prévue par l’esprit et la lettre de la charte fondamentale, même s’il trouve un motif de fait, c’est faire renaître le “juridisme” du professeur Ismaila Madior Fall qui lui a valu le sobriquet de “Tailleur constitutionnel”. Il ne faut donc pas, en lieu et place d’un tailleur, mettre un couturier, un styliste ou un désigner de la même famille.

Aujourd’hui plus que jamais, le Premier ministre (PM) a besoin de conseillers techniques (juridiques) qui, hier, se sont trempés dans le PROJET, pour que les actions de l’homme puissent refléter ces positions d’antan. Monsieur Ousmane SONKO n’a pas besoin d’éminents professeurs des universités. Il a juste besoin d’éminents juristes du PROJET. Les premiers connaissent certes le droit, mais les seconds connaissent à la fois le droit et les prises de positions d’hier. Pour être cohérent, il faut reconcilier le droit et les prises de positions politiques d’hier et ne surtout pas laisser la position (le pouvoir) d’aujourd’hui prendre le dessus.

Le PM et les députés de YAW devraient purement et simplement garder le silence face à une obligation constitutionnelle certes mais assortie de pouvoir discrétionnaire du gouvernement, rien n’obligeant la DPG dans le délai de l’immunité de l’Assemblée nationale face au pouvoir de dissolution du Président de la République.

Face à une majorité mécanique au profit du régime précédent, il faut simplement attendre le délai de deux ans accomplis, dissoudre l’Assemblée nationale, organiser une élection et faire sa DPG.

Politiquement, certaines polémiques donnent confiance à l’opposition et créent de nouveaux challengers. On ne donne pas de la matière à une opposition qui la cherche difficilement.

La mouvance présidentielle doit refuser que les autorités actuelles, à tous les niveaux, soient mal entourées. Les conseils doivent épouser les idées et les prises de positions d’hier.

Ousmane Diène FAYE,

Juriste en Droit public