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Dominique de Villepin : Noé veut sauver le monde

Dominique de Villepin

Une beuglante pour le meilleur des mondes possible

La beuglante du 12 octobre pour constater “sans surprise” vingt ans après que le monde va à sa perte honore l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac dont le discours d’anthologie de mars 2003 à l’Onu aurait pu aider à créer le “meilleur des mondes possibles“. Noé des temps modernes, Dominique de Villepin parle plus de ” devoir d’humanité” que du devoir de l’humanité 

« L’ampleur, l’horreur et la barbarie qui se sont exprimés nous appellent tous à un devoir d’humanité et de solidarité vis-à-vis d’Israël et du peuple israélien », a déclaré l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, ce jeudi 12 octobre sur les ondes de France Inter. Et l’ancien ministre des Affaires étrangères d’ajouter : « Mais je dois le dire, et je le dis avec une peine infinie : pas surpris. Par cette haine qui s’est exprimée, quand on se rappelle à Gaza depuis 2006, la guerre de 2008, de 2012, de 2014. Encore en 2021… Quand on se souvient de ce que nous avons tous dit comme témoins sur place, de cette prison à ciel ouvert. On parle de cocotte-minute. Qu’une telle situation puisse inventer l’enfer sur Terre. Alors oui, on se dit que quelque chose a été raté, raté par nous tous, par l’ensemble de la communauté internationale avec l’amnésie qui a été la nôtre, l’oubli qui a considéré à imaginer que cette question palestinienne allait pouvoir s’effacer devant un accord économique, stratégique et diplomatique, comme substitut à cette tragédie. »

A l’écouter le 12 octobre dernier, résonne en arrière-plan le discours d’anthologie de 2003 : Dominique de Villepin, ancien Premier ministre sous Jacques Chirac, avait invité à plus d’humanité dans les relations internationales, donc plus d’équité et de justice à la veille de l’invasion de l’Irak et de l’assassinat de Saddam Hussein. Noé voulait sauver un monde qui avait déjà emprunté la pente qui a conduit à un déséquilibre inquiétant sur le plan de la sécurité : l‘Irak, le Printemps arabe, l’assassinat de Saddam Hussein et de Khadafi, en particulier, ont entraîné les bouleversements que de Villepin  dénonce encore “sans surprise” face à la “prison à ciel ouvert” qui enferme les Nègres blancs d’Amérique, comme aurait dit le Québécois Pierre Vallières, ces Nègres étant tous ceux du Sud qui cherchent à relever le front en cherchant à devenir maitres de leurs terres. S’il ont fait la sourde oreille naguère, au mépris de toute logique, ils ont accepté la fiole d’eau qu’exhibait Collin Powel qui la présentait comme de l’uranium enrichi du Niger dont se dotait Saddam Hussein pour justifier la litanie de Jr : “Saddam Hussein must resign”.

Ils n’entendent pas mieux aujourd’hui qu’hier avec un droit international qui s’apprécie à géométrie variable depuis Ben Laden ; l’humanité n’a rien raté, elle a été lâche en croyant se suffire d’une situation d’enfer. Une sortie d’anthologie tous les 20 ans paraît cependant comme un constat désespéré de la perte de sagesse de l’humanité.
Subsidiairement, et c’est ce qui devait être le principal, comment sauver un monde qui court résolument à sa perte sur le plan de l’environnement, au sens culturel du terme ?

Le devoir d’humanité ne devrait pas occulter ces faux attentats de potentats en délicatesse avec la justice ou la légitimité populaire et qui les fomentent pour raffermir leur siège, en Israël et ailleurs ; que savait Benyamin Netanyahou ? Que peu savoir un Erdogan ? Que savait l’Égypte ? Au demeurant, l’Afrique même qui survit grâce à Israël pour les régimes, la sécurité, le renseignement et les cartes d’électeur a montré un curieux visage dans le conflit récent, alors que l’Occident vit de la forte influence juive, du lobby au caucus ou même à la présidence.

P. MBODJE