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Diplomatie économique : Des ponts solides

Direction des Partenariats et de la Promotion économique et culturelle

L’âme de la diplomatie
économique nationale

Par Babacar Sané BA

Ambassadeur, Directeur des Partenariats

et de la Promotion économique et culturelle

1- Les rencontres de la diplomatie économique indoors, des leviers d’opportunités concrètes

Derrière les portes closes des réunions stratégiques organisées par la DPPEC, l’objectif a toujours été clair : créer des ponts solides entre les secteurs public et privé, afin de positionner le Sénégal comme un acteur incontournable des investissements internationaux. Ces rencontres ont permis de rassembler autour de la table les principales parties prenantes – décideurs publics, entrepreneurs, et experts financiers – pour déceler les opportunités, préparer les missions économiques, et structurer des projets bancables.
Les résultats sont éloquents : de nombreux projets d’investissement dans les infrastructures, les énergies renouvelables, l’agriculture, et les technologies ont trouvé un écho favorable lors de ces échanges. La mise en place de partenariats public-privé a non seulement renforcé les capacités nationales, mais a également ouvert la voie à des retombées économiques tangibles pour le Sénégal. Ces rencontres ont ainsi servi de rampe de lancement à des initiatives qui, aujourd’hui, contribuent à la transformation structurelle de l’économie nationale.

2- Forums économiques sous la bannière présidentielle :                      des retombées stratégiques pour le Sénégal

Lors des visites officielles du chef de l’État, la DPPEC, en étroite collaboration avec les agences de promotion publique comme l’APIX, l’ASEPEX…, a su faire des forums économiques un vecteur essentiel de la diplomatie économique sénégalaise. Depuis 2023, ces forums ont jalonné les relations bilatérales avec des puissances économiques majeures : la Chine, la Turquie, la Mauritanie, la France, les Émirats Arabes Unis, pour ne citer que celles-là.
Ces événements n’ont pas seulement été des vitrines de promotion : ils ont été de véritables laboratoires d’accords commerciaux et d’investissements. Grâce à ces rencontres, le Sénégal a bénéficié de nouveaux flux d’investissements directs étrangers dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie, des TIC et de l’industrie. Plusieurs projets structurants, notamment dans les zones économiques spéciales, ont vu le jour. Ces forums ont également favorisé des partenariats public-privé stratégiques et des financements extérieurs pour des projets nationaux majeurs, contribuant ainsi au développement socio-économique du pays.
Les retombées de ces forums vont au-delà des chiffres : ils incarnent la vision d’un Sénégal qui veut s’imposer comme un hub de prospérité économique en Afrique de l’Ouest.

3- La menace de suppression de la DPPEC :

un risque pour la diplomatie économique sénégalaise

Dans les arcanes des cercles administratifs et politiques, la suppression de la DPPEC est une menace réelle qui pourrait engendrer des conséquences profondes et durables pour le Sénégal. La DPPEC n’est pas seulement une structure technique, elle est l’âme même de la diplomatie économique nationale, orchestrant les actions entre le secteur privé et les institutions publiques. Elle est aussi la porte d’entrée des missions diplomatiques basées à Dakar en matière de coopération économique et commerciale mais également le relais local des missions diplomatiques et consulaires sénégalaises basées à travers le monde qui initient des actions de diplomatie économique en encadrant et organisant des missions économiques et commerciales dans leurs juridictions ou en provenance de celles-ci vers le Sénégal.
Sa suppression entraînerait un affaiblissement de la coordination stratégique entre les acteurs économiques du pays. En effet, sans cette structure, les projets d’investissements risqueraient d’être désorganisés, les visites officielles pourraient perdre en efficacité et les opportunités internationales seraient sous-exploitées. L’intégration du Sénégal dans les grands chantiers de la ZLECAF ou encore les partenariats économiques bilatéraux, comme ceux avec la Chine et la Turquie pourraient être compromis. Plus inquiétant encore, la disparition de la DPPEC affaiblirait le positionnement compétitif du Sénégal sur la scène internationale. Face à des économies émergentes de plus en plus agressives, le pays ne peut se permettre de perdre ce levier stratégique.
La solution n’est donc pas la suppression, mais le renforcement de cette direction, en l’érigeant en une Direction Générale de la Diplomatie Économique, avec davantage de moyens pour maximiser l’impact des forums économiques et des visites présidentielles.
En somme, supprimer la DPPEC reviendrait à désarmer le Sénégal dans la bataille mondiale pour l’attraction des capitaux et des investissements ainsi que les conquêtes de marchés pour notre secteur privé national. Garder cette structure et la doter de moyens renforcés est une nécessité stratégique pour accompagner la vision d’un Sénégal souverain, juste, et prospère. C’est mon intime conviction.

Babacar Sané BA
Auteur du livre “Diplomatie économique: les clés de la prospérité pour le Sénégal”
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