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Coronavirus – La vogue de la 2ème vague du 3ème mandat: Saupoudrage d’État Par Pathé MBODJE

Le gouvernement a rouvert les centres de réanimation et a repris une opération qu’il n’aurait pas dû arrêter en octobre : le saupoudrage pour lutter contre la présence  du Coronavirus ; ces deux activités sont essentielles comme mesures d’accompagnement des populations une fois le recul constaté : elles démontrent moins la culpabilité des populations dans la résurgence de la pandémie que la responsabilité d’un Etat ayant baissé la garde trop tôt.

La nuance et d’importance et se vérifie par les grands moments de décrue de la maladie, entre juin, mais surtout après octobre, et la reprise progressive des contaminations début décembre alors que l’entrée sur le territoire de cas importés était presque nulle.

La réplique du virus, le Sénégal la doit ainsi moins aux négligences des populations qu’au mauvais signal envoyé par l’État dès juin, avec l’allègement des conditions de lutte, mais surtout en octobre avec le miracle de Touba : face à l’explosion attendue mais non vérifiée au lendemain du 6 octobre, le soulagement des pouvoirs publics s’est manifesté par les fermetures des Lazaret (Mame Abdou, Dallal Jam, les hôtels et autres sites de confinement). Le virus qui était toujours actif a ainsi trouvé un espace de circulation qui était jusqu’alors restreint… et a pris un temps de réplique assimilé à une très forte baisse des contaminations entre octobre et début décembre.

Si, en effet, les cas importés ont cessé, si le suivi des cas contacts est assuré, la seconde vague s’explique principalement par une présence du virus dans un environnement que le pouvoir n’a pas eu le réflexe d’assainir, comme réplique après une éruption volcanique. Le virus était là et a pris le temps de se renforcer (on a alors parlé de néo-Coronavirus), souvent d’ailleurs, comme le reconnaissent quelques techniciens de la santé, avec la complicité des cas contacts qui deviennent aussi des points de contamination.

Dans ce cas-ci comme dans le présupposé répit décrété par l’Etat, les récents taux de croissance de la maladie ressemblent fort opportunément à un plan de campagne pour un troisième mandat avec ce saupoudrage de chiffres tous aussi invraisemblables les uns que les autres  tant les fluctuations laissent songeurs, surtout avec les chiffres annoncés entre le 4 et le 15 décembre.

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