Chronique : Passer au pouvoir d’État
Chronique
Passer de l’opposition politique au pouvoir d’État
(Un grand fossé entre ce que l’on croit en étant dans l’opposition et la réalité du pouvoir)
Quelqu’un disait que tout ce qu’on dit en politique peut ne pas forcément être vrai.. Soit !
Moi, je trouve que faire de la politique reste un engagement noble, vaut la peine pour participer à réguler la vie de son propre pays et du monde.
Seulement, ce sont des “entrepreneurs politiques” (appellation du Docteur père Amadou Lamine Faye) qui la rendent dégradante.
Même s’il reste vrai que la verticalité de l’ordre devra être respectée dans les partis, ceux qui dirigent les associations politiques sont la plupart du temps des hommes sans aucune once de Dignité.
“Dura lex, sed lex”, la loi est dure, mais c’est la loi, disait Montesquieu dans “L’esprit des lois”.
Alors, quand il y a des nouveautés qui surgissent, des personnes effarouchées se morfondent dans des élucubrations de différentes sortes.
Une surprise pour certains, mais un soulagement pour d’autres.
Et comme disait Alexis de Tocqueville, “Une grande révolution s’opère parmi nous. Tous la voient, mais tous ne la jugent pas de la même manière ; certains, la prenant pour un accident de l’histoire, espèrent pouvoir l’arrêter, tandis que d’autres la trouvent comme le processus le plus permanent qu’on ne connaisse dans l’histoire de l’humanité”.
Ceux qui s’étonnent qu’à chaque fois qu’un nouveau régime est au pouvoir, comme c’est le cas aujourd’hui avec le président Diomaye, les arrestations vont crescendo..
L’opposition méconnaît très souvent, partiellement ou totalement, les mécanismes et rouages de comment fonctionne un État. Une fois au pouvoir, on est confronté à la réalité socio-politique dans le pays. La politique politicienne prend donc le dessus généralement, devant l’obstination de vouloir gouverner coûte que coûte. D’ailleurs, une fois au pouvoir les VAR, les hésitations et le face à face avec la dure réalité, sonnent comme un glas.
On ne gouverne pas selon des desiderata, mais on gouverne avec la conjoncture changeante, voire la réalité des faits.
Dès qu’ils comprennent les enjeux complexes et multiformes, les attitudes changent. C’est à partir de ce moment qu’on commence à comprendre que gouverner c’est prévoir.
Tous les chefs d’État ont eu à comprendre tardivement qu’être de l’opposition était totalement différent que la pratique du pouvoir..
C’est dire que la réalité du pouvoir réserve bien des surprises. Mieux, dès qu’on prend goût aux délices du pouvoir, on perd généralement toute notion d’éthique et de morale. C’est pourquoi il est toujours difficile d’accepter de rendre compte, au sortir d’un pouvoir déchu..
Ndiémé Yaye Doute