BRT : Risques d’invasions
Dakar-Brt
Le règne des « pousse-pousse », des « Tiak Tiak », des « sirènes » et des « hippomobiles »…
Le projet du Brt est un projet global resté axial, sous surveillance permanente et avec l’impulsion sauvage de piétons et conducteurs de pousse-pousse, de tiak tiak, de sirènes et de véhicules hippomobiles
La « loi du développement inégal et combiné » trouve, entre autres, à s’illustrer dans une ville comme Dakar, capitale du Sénégal : des investissements lourds ont été réalisés et le plus important reste celui du « BRT » que nous ne traduirons pas car le sigle parle…
Le projet du BRT aurait pu être un projet « global » mais ce projet est resté « axial » : îlot Petersen vers Guédiawaye, aller et retour… Les perpendiculaires à l’axe BRT n’ont pas été intégrées alors qu’elles accueillent des flux de véhicules importants car le plan de circulation a subi des modifications faites de déviations et autres contournements difficiles… Les routes de dégagement (les perpendiculaires) ont été abandonnées à leur état de dégradation initial et pourtant elles mènent partout et souvent nulle part car il faut faire demi-tour…
Celles et ceux qui fréquentent la capitale et sa banlieue ne la connaissent pas « par cœur » et cela est compréhensible et acceptable…
Les pertes de temps et d’argent – allongement pénible des circuits empruntés- sont considérables et pourtant le BRT est utile et il permet des déplacements rapides au moindre coût.
Le BRT est emprunté par de nombreux Sénégalais et ses avantages sont reconnus et incontestables…
Le projet du BRT a oublié toutefois pour le rendre efficace de traiter toutes les « composantes du BRT ».
Il est étonnant que plusieurs mois (années) après sa mise en service intégrale (toutes les stations sont ouvertes), le circuit du BRT soit surveillé étroitement… En toute logique et si l’analyse des risques liés au projet a été bien conduite, cette surveillance physique serait devenue inutile de nos jours. La surveillance permanente constitue un problème car le BRT est appelé à durer dans le temps.
Le boulevard du général de Gaulle était devenu pour des raisons inexpliquées un « souk en plein air » avant la réalisation du BRT ; après la mise en service du BRT, le Bd du général de Gaulle est resté désorganisé et cela est regrettable pour les riverains d’abord qui subissent nuisances et désagréments au long du jour et pour les usagers qui ont connu le Bd du Général de Gaulle de l’autre siècle… La situation déplorable du Bd du Général de Gaulle est un exemple parmi d’autres…
Revenons au BRT : les risques sont importants pour plusieurs raisons…
1- le « risque du piéton intempestif » qui traverse à tout moment de jour comme de nuit…
2- le « risque du Tiak Tiak intempestif » qui ne respecte pas les règles du «code de la route » et qui dépasse tantôt à gauche tantôt à droite en ignorant les «feux tricolores » royalement…
3- le « risque du pousse- pousse envahissant » qui trône au milieu de la voie étroite laissée aux véhicules par le BRT…
Une nouvelle « analyse des risques » liés au BRT devient indispensable et urgente. Il faut agir vite car la violation des règles est permanente.
Un traitement urgent du revêtement des voies perpendiculaires à l’axe du BRT est urgent et nécessaire.
Le « plan de circulation » généré par la mise en service du BRT devrait être revu car il pose problème.
La sécurité au long de l’axe du BRT doit être repensée.
Le « Terminal Petersen » du BRT vient « contredire » la modernisation voulue du réseau de transport de la capitale et de sa banlieue proche et lointaine : le « désordre » règne après le franchissement de la gare « Petersen »…
Pourquoi devrions-nous accepter la malheureuse coexistence de ces « deux mondes » opposés : le monde moderne du BRT et de ses commodités, et le « monde ancien » du « commerce de rue et d’avenue »…?
Le « commerce de rue » a envahi la capitale et certaines rues sont devenues impraticables même pour les «piétons courageux » ; il existe maintenant le « commerce d’avenue » en attendant le «commerce de Boulevard »… Nous sommes pourtant dans une capitale importante qui s’est laissée au fil des décennies envahir par toutes les formes de commerce.
Faudrait-il se résoudre à laisser Dakar, capitale du Sénégal, se transformer entièrement en « poches de commerce inorganisé »? car le terme de « souk » employé souvent à tort ne saurait refléter ce « modèle » si ahurissant…
Comme je l’ai écrit dans un quotidien de la place en 1997, je suis né dans cette ville en 1955… J’ai grandi dans cette ville en même temps qu’elle grandissait… Je continue et de plus belle à marcher dans cette ville et à l’observer… J’ai même observé récemment – j’étais à Gorée il y a une semaine pour assister à un bel événement- qu’il y avait à Gorée et à Dakar deux rues qui portaient le même nom original : « rue du Gouvernement »… Je reste disponible pour « dévoiler » aux Dakarois les deux rues…
Il faut connaître les villes où l’on vit et pour cela il faut accepter de « descendre de son cheval » et de marcher dans la ville…
J’ai trouvé en plusieurs endroits de la ville un panneau de signalisation qui m’interpelle toujours parce que très rare : « Interdit aux hippomobiles »… J’ai eu peur croyant avoir lu « interdit aux hippopotames »… Une seconde lecture plus posée m’a convaincu de la bonne lecture des mots et de leur orthographe. Je n’ai pas eu le temps de vérifier dans le « code Rousseau » que ce panneau de signalisation existait partout à travers le monde. Par contre, je n’ai pas eu la chance encore de le rencontrer dans les villes européennes et les grandes capitales africaines (Abidjan, Praïa, Bamako, Niamey, Dar-es- Salam, entre autres).
J’avais demandé à l’époque tout en sachant que l’urgence était ailleurs que chaque candidat à l’élection présidentielle puisse nous présenter son « plan pour Dakar »…
Le « Plan pour Dakar », Dakar, capitale du soleil et de la mer, capitale du Sénégal, est devenu urgent…
Le règne des pousse-pousse, des « hippomobiles » (calèches), des Tiak Tiak et autres « piétons intempestifs » ne sera pas éternel dans notre capitale…
Quant aux « sirènes sifflantes et hurlantes », j’ai déjà écrit quelques lignes à leur sujet et ces lignes ont été publiées.
Je continue à les entendre…
Vovo Bombyx
« Marcheur de Poponguine et de la Capitale »
28 février 2025