Barthélémy Diaz hors de l’Assemblée
Barthélémy Diaz hors de l’Assemblée
Une radiation définie
comme arbitraire
Le Maire de la ville de Dakar n’est plus député à l’Assemblée nationale. Il a été éjecté pour sa condamnation pénale définitive dans l’affaire de Ndiaga Diouf. Sa radiation semble un coup de théâtre inattendu pour son parti et une partie de la société civile. Sans mandat de député mais peut-être hors d’atteinte au niveau du code des collectivités territoriales.
Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société
La tête de liste de la coalition Samm Sa Kaddu s’est invitée à l’ordre du jour de la séance plénière pour la ratification des commissions de ce vendredi 6 décembre. L’assemblée nationale a été saisie afin que Barthélémy Diaz soit révoqué de son poste de député. En effet, le principe juridique voudrait que tout élu ayant fait l’objet d’une condamnation pénale à caractère définitif perde son mandat. Cette situation s’est présentée pour Barthélémy Diaz qui a été définitivement condamné sur l’affaire de Ndiaga Diouf. Cette affaire remonte à 2011, alors que président Abdoulaye Wade forçait un troisième mandat. Le jeune Ndiaga Diouf qui était décrit comme un nervi envoyé par le régime de Wade, a reçu une balle devant la mairie de Mermoz-Sacré-Coeur en décembre 2011, une période préélectorale.
Cette initiative de radiation vient du Garde des sceaux, le ministre de la Justice, qui a envoyé une correspondance au président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye. A l’entame de la séance, le résident de l’Assemblée nationale a acté la radiation du maire de la ville de Dakar en tant que parlementaire.
Cette décision de l’hémicycle a été protestée par le directeur exécutif de Amnesty International au Sénégal, Seydi Gassama qui dénonce à travers un post sur X : “Dès lors que les autorités n’ont pas fait de recours contre la candidature de Barthélemy Dias, aux fins de l’annuler conformément à la loi, elles devraient le laisser exercser le mandat qu’il a reçu du peuple sénégalais. L’Assemblée nationale a besoin, pour la qualité des débats, de la voix forte et discordante de Barthelemy Dias”. Pour le directeur exécutif de Amnesty International, la présence de Barthélémy Diaz à l’assemblée nationale est essentielle pour les débats.
D’après Ayoba Faye, un journaliste blogger, la sacralité des faits de 2011 a poursuivi Barthélémy jusqu’en 2024. ” Barthélemy Dias a été condamné pour avoir tué un nervi. À la base, c’est lui qui a été agressé devant sa mairie par des gros bras d’un pouvoir finissant. Et c’est sa réplique qui le poursuit depuis 2011… sous trois régime. Les faits sont sacrés !” a-t-il signé.
Cette radiation est aussi mal perçue par Abdou Mbow, député de Takku Wallu qui prétend qu’il s’agit d’une forfaiture de Pastef.
De l’autre côté, l’alliée de Amadou Bâ pour les législatives, Zahra Iyane Thiam fait une précision de taille. Elle s’accorde sur le fait que cette radiation s’appuie sur l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Mais “il est crucial de rappeler que sa qualité de maire de Dakar n’est aucunement menacée, car le chef d’accusation ayant conduit à sa radiation ne figure pas parmi les motifs de révocation prévus par le Code général des collectivités territoriales” fait savoir l’ancienne ministre de la Microfinance et de l’économie sociale solidaire du régime de Macky Sall.
Barthélémy Diaz vient de perdre sa place à l’assemblée nationale où il devait siéger en tant que député. Les questions qui taraudent dans la tête de certains Sénégalais c’est qu’en sera-t-il pour son poste de maire de la ville de Dakar ?
Khadidiatou GUEYE Fall