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Amadou Bâ : Avec Qui Rouler ?

Les faucons de la division ne lâcheront pas le morceau qu’ils veulent avaler avec les os. Sauf à se départir du chef sans s’affranchir, Amadou Bâ doit essayer de se la jouer solo et gagner seul la bataille. Il est en tout cas le seul à pouvoir gérer le legs de Macky Sall : il avance doucement mais sûrement vers des populations acquises à sa cause sans le manifester pour le moment.

Amadou Bâ

Un candidat esseulé

mais qui tranquillise

Le président de la coalition Benno Bokk Yakaar a désigné Amadou Bâ comme le candidat devant porter les couleurs à l’election presidentielle de 2024. Ce n’est plus un secret certes, mais c’est une candidature qui ne passe pas pour certains de ses camarades qui arrivent difficilement à avaler la pilule.
Et pourtant, Amadou Bâ est celui qui peut gérer dignement et efficacement le legs du chef de l’État Macky Sall : voilà un candidat qui n’encombre pas son mentor, mais abat un travail sans tambours ni trompette ; les Sénégalais étaient habitués à voir des candidats qui, aussitôt désignés, éclipsaient ipso facto le président de la République. Mais avec l’actuel Premier ministre, c’est une personnalité courtoise, bien éduquée qui ne saurait faire ombre à son leader que l’on voit. Il fait partie de ces personnes dignes que le pouvoir ne rend pas fou. Doté d’un calme olympien, il avance doucement mais sûrement avec toute l’empathie d’une population dont la frange est acquise à sa cause sans la manifester pour le moment. Car, aujourd’hui plus que jamais, le Sénégal a besoin d’un leader qui apaise et rassure. D’un président rassembleur mais protecteur des institutions et garant de la stabilité dans le pays. Il est vrai que d’aucuns, de bonne ou mauvaise foi, lui ont prêté une certaine relation amicale avec le principal leader de l’opposition mais quand bien même : car au moment de faire un choix, il a assumé de se mettre au service de l’État, c’est-à-dire de se ranger du côté du président Macky Sall à qui il a toujours voué une fidélité sans faille. Cependant, au sein de BBY, il ne devrait jamais baisser la garde car les faucons de la division continueront de manœuvrer. Ne pouvant nullement l’ébranler, ils ne se lasseront pas. Mais,  quand on est bon musulman, croyant, les manigances ne pourront jamais avoir le dessus sur une foi inébranlable.

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Seulement, il peut pas se la jouer solo mais savoir avec qui rouler :  si ce n’est le désir du chef de l’avoir toujours à ses cotés, il doit alors se démarquer et aller à la conquête des électeurs. S’offrir un contact direct avec les populations” (Observateur).

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Le candidat Amadou Bâ est connu mais il gagnerait beaucoup à sortir de la capitale, aller en solo dans les contrées reculées pour davantage échanger et sécuriser cet électorat. Se départir parfois du chef de l’État ne voudrait pas dire s’affranchir mais c’est une exigence du moment qu’il faut satisfaire. À un mois de la joute présidentielle, il urge de surtout faire un rappel des troupes égarées dans certaines localités pour sonner l’unité comme c’est le cas à Thiès où tout n’est que de façade : la mobilisation des responsables pour le même combat, celui de la victoire, est loin d’être franche. Étant donné que chacun se soucie plus du monde qu’il draine dernière lui au lieu de travailler de concert pour le seul candidat désigné.
À Mbacké aussi, il y a un travail à faire quand on sait qu’avec les derniers chiffres de l’Agence nationale de la Statistique et de la démographie (ANSD), le département est devenu le plus peuplé du Sénégal. Il gagnerait beaucoup à y avoir une bonne assise.

RDD