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Vacances-Les émigrés reviennent au bercail

Puiser de la Téranga
pour s’épanouir

et se ressourcer 

Ce sont les grandes vacances. Les activités ludiques s’offrent aux jeunes. Les aires de jeux ouvrent leurs portes, les plages refusent de monde. Plus de devoirs à rendre et des exercices à faire qui dérangent la tranquillité. C’est aussi le moment idéal pour les Sénégalais de l’extérieur de revenir aux bercail se ressourcer avant de retourner au pays de l’oncle Sal ou à l’hexagone ou de la Botte. Les quelques semaines passées au pays de la Téranga revigorent leur culture et leur sociabilité.

Par Khadidiatou GUÈYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Un nombre important de Sénégalais réside à l’étranger. Pour des raisons de travail, d’une étude ou quelconque, ils passent une longue durée dans les autres continents. Mais durant les vacances, ils en profitent pour revenir au pays. Pour certains, passer les vacances au Sénégal permet d’être à jour sur tous les plans, d’autres reviennent pour passer du temps avec leur famille tout en s’épanouissant.

Âgé de 37 ans, Massaer vit en France depuis 2013. Il travaille dans une entreprise d’Assurance implantée au pays de Marianne. Marié et récemment père d’un garçon d’un an, il a pris un congé pour revenir au Sénégal avec sa femme et son fils. Depuis une semaine, il est à Dakar. Ce qui motive son voyage à Dakar est en partie la mise en place d’une entreprise au Sénégal.

Massaer explique être allé en France pour d’autres raisons : « Je suis parti en France en 2013. Avec mes débuts dans une entreprise très réputée dans le domaine de l’assurance, je ne pouvais pas me permettre de prendre des vacances. Alors je suis revenu en 2019 pour y passer les vacances. Le temps passait et je me suis marié ici avec une Sénégalaise. Nous avons eu, grâce à Dieu, un petit bout de chou. Maintenant trois années que je n’ai pas vu mes parents et mes frères, je suis venu leur rendre visite et passer du temps avec la famille. En plus mes parents n’ont jamais vu leur petit-fils, c’était l’occasion de provoquer ce moment de rencontre ».

Massaer ne rejette pas l’envie de revivre les temps forts qui font l’essence du pays. « Je suis aussi nostalgique vraiment je le cache mal d’ailleurs : les parties de jeu entre amis, se retrouver autour du plat de riz au poisson, prendre du thé au coin de la rue, ce sont des choses qu’on ne retrouve qu’au Sénégal. En France, je n’ose me permettre d’organiser une rencontre au coin d’une rue pour prendre du thé avec des amis. C’est la culture et le mode de vie qui retiennent notre envie. Par exemple, à la Médina, les jeunes passent la nuit à faire du thé devant les maisons, on cuisine et on sert un plat de riz à un voisin, les gens organisent des dahiras dans le quartier en utilisant des haut-parleurs sans l’aval du chef de quartier et du voisinage. Là-bas, on n’y pense même pas. De ce fait, ces choses qu’on voyait tout le temps même si parfois cela ne paraît pas raisonnable, nous manquent énormément. c’est pourquoi je me suis donné les moyens de revenir au Sénégal passer ne serait qu’un mois avec ma famille et mes amis », fait savoir le vacancier.
Il note que la sociabilité qui lie les Sénégalais et la manière de vivre de ceux-ci sont uniques : « Le Sénégal est unique dans son côté social et culturel, il n’est pas comparable avec les autres pays, donc l’occasion de revenir est à saisir. Par ailleurs, j’ai amené mon fils pour lui faire découvrir son origine. Peut-être qu’il est trop petit pour s’en apercevoir mais, avec le temps, il saura faire la différence entre les deux sociétés », lance-t-il. Pour Massaer, il est crucial pour un Sénégalais émigré de visiter ses racines quand l’occasion se présente.

Sa femme avoue que les rencontres des femmes lui manquent beaucoup. Comme son mari, Aminata est aussi nostalgique. Pour être à jour sur les tendances de la mode, elle passe les vacances entre Dakar, Saint-Louis et Louga : « Je venais pendant les vacances. J’en profitais pour découvrir les régions et mettre à jour mon style vestimentaire. Entre femmes, c’est ce qui anime les débats. Mais cette année, je suis accompagnée de mon mari et de mon fils, il me sera difficile de voyager avec eux dans les régions, je vais rester à Dakar et profiter des plages, rendre visite aux proches ».

Au village, l’Italien !

Joint au téléphone, Pape Mbaye notifie sa présence au Sénégal dans le Ndiambour. Émigré en Italie depuis plus de 10 ans, il s’est décidé cette année à rejoindre son village natal pour se concentrer un peu sur un projet de production et de commercialisation d’arachide dont il est parmi les initiateurs. « Je suis au village depuis le début du mois de juin pour voir l’état d’avancement de mon projet mais également y participer. L’agriculture me passionne beaucoup et nos vacances sont en général passées au côté de la famille et de l’agriculture. C’est la routine en Italie ; alors retrouver ses racines et le travail que nos parents faisaient jusque-là est une bénédiction. Même mes enfants sont venus en vacances au village avec moi. Ils reprennent les cours au mois de septembre. Avant de partir, ils vont peut-être passer du temps à Dakar pour des activités ludiques », soutient-il.

Durant les vacances, beaucoup de Sénégalais de l’extérieur atterrissent au pays. Ces jours de l’année leur permettent de découvrir et faire découvrir à leurs enfants les richesses du pays de la Téranga. C’est également une occasion d’embrasser la culture et la vie en société qui n’existent qu’au Sénégal. En fin de compte, la Téranga sénégalaise manque à ces émigrés.