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La Ligne du Devoir

Ukraine-OTAN de la guerre froide

Le conflit russo-ukrainien perdure et perturbe l’économie de la planète

 

L’Ukraine et la Russie ont  signé ce vendredi, avec la Turquie et l’Onu, l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes en Mer noire.

 

Le conflit en Ukraine perdure avec des conséquences dramatiques pour des populations dont la majorité en ignore les tenants et aboutissants.
Malgré les souffrances et les destructions, des hommes politiques à la tête des États membres de l’OTAN continuent l’option martiale pour le traitement de cette crise.
Aujourd’hui, beaucoup d’analystes expriment la crainte de voir une partie de la planète plonger dans la précarité nutritionnelle. Ces craintes sont pleinement justifiées compte tenu de la dépendance de beaucoup pays vis-à-vis des exportations des céréales ukrainiennes et des fertilisants russes.
Les Occidentaux et à leur tête les USA sont entrain de faire fausse route.
L’approche des relations, avec l’ancien pays des tsars par la confrontation, surtout à leur initiative (extension de l’OTAN vers le glacis russe), est dangereuse et contreproductive. Les vraies priorités du monde sont la sécurité climatique, écologique, sanitaire et nutritionnelle.
Les tensions politico-militaires auront augmenté à moyen terme, dans des proportions considérables, les gaz à effet de serre, enjeu essentiel de la survie de l’humanité.
Les Anglais d’abord et les Germains ensuite, pour ne pas dire les Allemands, ont été des ennemis héréditaires de la France. Pourtant, grâce à la capacité des dirigeants éclairés notamment, Robert Schuman du côté français et Konrad Adenauer de celui de l’Allemagne, des liens d’amitié ont pu être initiés et développés entre les deux pays pour aboutir, aujourd’hui, à une coexistence pacifique et amicale.
Le Traité de l’Elysée de 1963, avec le même Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, finit de graver dans le marbre l’amitié entre ces deux pays, antérieurement ennemis.
Par ailleurs, nous pouvons nous souvenir de l’initiative du général de Gaulle qui a amené la France à reconnaitre la Chine de Mao, alors communiste, au fort mécontentement des États-Unis, le 24 janvier 1964. L’histoire a fini par donner raison à de Gaulle : en effet, quelques quinze ans plus tard, le premier janvier 1979, les États-Unis suivirent, sans doute inspirés par le principe de réalité.
Une certaine suffisance est perceptible dans les propos de certains commentateurs quant à la réserve observée par quelques pays africains dont le Sénégal, lors du vote à l’ONU, sur le conflit russo-ukrainien. Cette attitude de ces pays est tout à fait sage et rationnelle car ils n’ont pas à être partie de cette confrontation ; leur option, si on le leur permet, est de travailler au niveau diplomatique, pour l’apaisement et la sortie de crise.
Ce qui est en cours en Ukraine est une guerre indirecte, mais néanmoins bien réelle, entre les pays occidentaux et la Russie, voire avec la Chine, dont le tour viendra certainement, à moins que la raison revienne dans la gouvernance du monde.
Vouloir conserver une suprématie, de toutes façons appelée à s’estomper, ne vaut pas la compromission de l’avenir de la planète et donc de celui de l’humanité.
Les affrontements idéologiques notamment capitalisme/communisme ne sont plus de saison malgré les rhétoriques encore en cours dans certains pays qui se réclament de cette idéologie qui a broyé des populations entières.
En réalité, dans tous les pays, les rôles des États et des opérateurs privés se conjugue pour aboutir à un développement conduisant à un mieux-être des populations.
Revenons à la raison.

Ababacar Sadikhe DIAGNE
Ancien élève des classes préparatoires aux grandes écoles,
Ingénieur diplômé de l’école nationale de l’aviation civile Toulouse, France, et du Massachusetts Institute of Technology Cambridge USA