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La Ligne du Devoir

Tidiane, Mingus du Maitre !

Moi, Mingus du PDS

De notre correspondant en France

Aussi loin où vont mes souvenirs, je ne pouvais comprendre pourquoi, à un cocktail du palais de la République en 2008, Abdoulaye Wade, président de la République d’alors, extasié, m’avait, en me faisant une accolade, balancé deux mots en ces termes : « Tidiane Mingus ! ».

Ce qui fit se tordre de rire quelques ex-ministres dont Habib Sy, Ousmane Ngom et surtout la député Gnagna Touré qui me rappela du coup le bon vieux temps que nous avions passé ensemble au 7 rue de Thiong.

D’ailleurs, le fait que le président Wade m’ait surnommé Mingus m’intrigua beaucoup plus qu’il ne me faisait rire. Je consignais dans un coin de ma tête le nom de ce personnage que je ne connaissais pas, mais que je devais aller chercher dans les répertoires de l’histoire.

Mais la réponse à ce substantif trouvera son épilogue à Versailles lors d’une audience, à côté d’Abdoulaye Diène son garde de corps attitré, et devant son directeur de cabinet d’alors, le docteur Assane Wade, un homme pour qui je voue beaucoup d’estime et de respect, et qui fit tout pour me faire rencontrer Maître Wade.

Je me souviens alors que, six ans après ma défenestration du Palais, Wade et moi ne nous étions plus revus. Abdoulaye Wade me rappela devant lui le travail soigné que j’avais réalisé autour de l’art et de la composition de certaines œuvres dont l’hymne de la liberté, la confection du Monument de la Renaissance,  etc…

Naturel, vous me diriez, pour un ancien Secrétaire national aux Arts !  En fait, Charles Mingus était un « contrebassiste, compositeur et pianiste de jazz américain. Il était aussi connu pour son engagement antiraciste. Il a apporté une contribution majeure au jazz, à la fois en qualité de compositeur et chef d’orchestre, mais aussi en tant qu’instrumentaliste. De nombreux musiciens sont passés par ses différentes formations pour ensuite se lancer dans des carrières impressionnantes ».

« Ses compositions, bien que mélodiques et marquantes, ne sont pas souvent reprises, ce qui est peut être dû à leur caractère non conventionnel.                Son tempérament excentrique et souvent effrayant est presque aussi connu que sa musique. Son refus de compromettre son intégrité artistique et un certain nombre d’expériences traumatisantes liées au racisme ont provoqué de nombreuses éruptions de colère sur scène et ailleurs.

Une grande partie de la musique de Mingus était basée sur l’énergie du « bebop » et du « hard bop », avec une forte influence du « gospel ». Mingus utilise aussi fréquemment des éléments du Third Stream, du free jazz, du jazz Nouvelle-Orléans et même de la « musique classique » tout en évitant toujours les catégories et en créant une musique personnelle. Il s’intéresse à l’improvisation collective et est très attentif à l’interaction de chaque musicien avec la formation entière, m’apprend-on !

Peut être aussi parce que je m’appelais « Tidiane » et qu’en 1957 Mingus enregistra « Tijuana Moods », créant un problème phonétique, qu’Abdoulaye Wade me surnomma Mingus…

Qui sait ?

Tidiane SENE,

Toulouse