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Thierno Bocoum entre deux feux: Quelle chance entre Moussa Sy et Amadou Bâ ? Par Habib KA, Chef du bureau régional de Matam, Thilogne

Quelle chance pour Thierno Bocoum aux Parcelles assainies, entre Moussa Sy et Amadou Bâ ? Le complexe de petits partis est un fait réel et les leaders politiques en sont grandement responsables ; il doit « agir » encore qu’il est temps pour  édifier un parti qui donne à son leader le respect et le rang qui lui sont dus.

Que Thierno Bocoum, connu intelligent, cultivé, civilisé, avec une longue expérience politique à revendre, pour une simple information fuitée, entre dans une colère noire, doit susciter inquiétudes et interrogations, surtout en cette période critique de tension électorale. En valait-il vraiment la peine, puisqu’il ne lui manquait pas de cadres appropriés pour exposer ses griefs, être écouté et, s’il y’a lieu, rectifier les erreurs ?

Mais le diplômé en communication a passé outre, apostrophant  Karim Meïssa Wade, Khalifa Ababacar Sall, Ousmane Sonko d’un “yen laay waxal”, des personnes avec qui il est condamné de composer pour l’avenir, tant qu’il reste dans la dynamique sincère d’opposant au régime du président Macky Sall.  “Votre alliance calculée et politicienne contre l’opposition et pour vous-mêmes sera dénoncée”, dixit Thierno Bocoum.

Le jeune leader de Alliance générationnelle pour les Intérêts de la République (AGIR) n’a pas agi par simple coup de tête, au contraire, professionnel de la communication, ses déclarations va-t-en-guerre lors de son point de presse en disent long sur les signaux inaudibles qu’il émet.

Instinct de conservation ?

Peur de se faire éteindre par une méga-coalition ? Les réactions de Thierno Bocoum, celles du Front de Résistance nationale (FRN) et du Congrès de la Renaissance démocratique (CRD) sont compréhensibles mais ne justifient pas ce lynchage.

N’est-ce pas que la démocratie reconnaît à chaque formation le pouvoir et la liberté de sceller des alliances selon les priorités de l’heure sans s’en référer à un quelconque parti ami ou frère ; que l’adhésion est individuelle et  que chacun est libre de débarquer du train de l’unité ou de continuer le compagnonnage quand il veut ?

C’est pour dire qu’une alliance est une union tactique pour atteindre des objectifs immédiats bien définis et la durée de validité de celle-ci, pour ce cas précis, court jusqu’à la proclamation officielle définitive  des résultats des élections locales. Après, chaque parti retourne libre de tout engagement à ses pénates.

L’objectif de cette grande alliance hégémoniste s’arrête donc à la conquête des grandes villes et, si possible, à certaines autres mairies sur le nombre considérable que la mouvance de la majorité présidentielle a l’habitude de rafler à l’intérieur du pays, en raison de la très faible représentativité de l’opposition dans ces  zones.

En politique les intérêts des partis transcendent les petits privilèges de préséance ou d’égo des acteurs politiques. Il ne saurait y avoir de personnes incontournables. Il faut guerroyer chaque jour pour rester en gravitation dans le champ des instances décisionnelles politiques.

Les chances du jeune leader sont minces, infimes et elles entrent en ligne de compte quant au choix des candidats. Et le statut de chef de parti n’est pas un critère déterminant. Bocoum et Cie sont des personnalités politiques influentes certes, mais électoralement ils sont de poids moindres. Son cas suffit comme exemple.

Il milite aux Parcelles assainies et a comme adversaires politiques dans cette circonscription le très populaire Moussa Sy, maire sortant et/ou le très charismatique ex-argentier de l’Etat du Sénégal. Pourra-t-il sérieusement être le candidat idéal de la coalition et remporter le fauteuil devant ces deux mastodontes ? Et à l’interne, quand le débat se posera pour toute l’opposition réunie comme il le souhaite, les discussions risquent de s’enliser dans d’éternelles polémiques pour déboucher sur des  dissensions.

Le complexe de petits partis est un fait réel et les leaders politiques en sont grandement responsables pour avoir brûlé des étapes nécessaires à la constitution de partis d’envergure nationale, préférant rester au-devant des projecteurs pour du spectacle politique.

Thierno Bocoum doit agir encore qu’il est temps pour édifier un parti qui donne à son leader le respect et le rang qui lui sont dus dans le concert des présidents de parti. Parce que les vis-à-vis ne le considèrent qu’en fonction de ce qu’il représente politiquement et électoralement.

La démocratie reconnaît à chaque formation le pouvoir et la liberté de nouer des alliances selon les priorités de l’heure sans s’en référer à un quelconque parti ami ou frère. L’adhésion est individuelle et chacun est libre de débarquer du train de l’unité ou de continuer le compagnonnage quand il veut, selon ses intérêts du moment.

C’est pour dire qu’une alliance est une union tactique pour atteindre des objectifs immédiats bien définis et la durée de validité de celle-ci, pour ce cas précis, court jusqu’à la proclamation officielle définitive  des résultats des élections locales. Après, chaque parti retourne libre de tout engagement à ses pénates.

L’objectif de cette grande alliance hégémoniste s’arrête donc à la conquête des grandes villes et si possible, à certaines autres mairies sur le nombre considérable que la mouvance de la majorité présidentielle a l’habitude de rafler à l’intérieur du pays, en raison de la très faible représentativité de l’opposition dans ces zones.

C’est dire que les coalitions, pour être efficaces, ont fort à faire pour ratisser large jusque y compris  dans le périmètre du “système” en place,  pouvu que les intérêts ponctuels de celui-ci coïncident avec les objectifs immédiats assignés aux coalitions.

Que Thierno Bocoum jette un pavé dans la marre et se montre intraitable, c’est que certainement il y’a des motivations politiques derrière qu’il le sait ou pas fait le lit de la mouvance présidentielle. Diviser l’opposition, réduire son envergure de massification à quelques encablures des élections municipales et départementales, Macky Sall ne ferait qu’applaudir des deux mains, un travail qu’il aurait dû entreprendre.