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Sonko en Criminelle : Greffier, enrolez pour la mi-mars

Sonko en route vers la Criminelle

 

First in, First out ?

 

Greffier, enrôlez pour

le jugement dernier !

 

Le chronogramme de travail de la Chambre criminelle

laisse à penser que les audiences du procès de

Ousmane Sonko pourraient débuter vers la mi-mars.

Ramadan Mubarak !

« Vu qu’il y a des audiences criminelles à Dakar tous les 15 jours, Sonko pourrait être jugé au plus tard avant fin mars ». Cette conclusion du meilleur chroniqueur judiciaire de sa génération renseigne également que « la Chambre criminelle n’enrôle pas les dossiers en fonction des dates d’arrivée. C’est le parquet qui enrôle en fonction des dossiers qu’il estime être en état d’être jugés. Et c’est valable pour le tribunal des flagrants délits, le tribunal correctionnel et la chambre criminelle. C’est le parquet qui envoie les citations à l’accusé, aux parties civiles et aux témoins pour les informer de la date d’audience ».
« C’est au greffe du Tribunal de Grande instance Hors classe de Dakar d’enrôler l’affaire Sonko.
En pratique, le président  de cette juridiction, en relation avec le Procureur de la République de ladite juridiction, fixera la date à laquelle l’affaire sera enrôlée et évoquée » avance un ténor du barreau à la question: « Quel est le rôle de la Chambre criminelle vers laquelle Sonko est renvoyé dans l’affaire du viol présumé ? Enrôle-t-elle en fonction des dates d’arrivée ou à la tête du client ? » 

Ousmane Sonko et ses amis de sa formation politique Pastef croient encore à la théorie statistique du « first in first out » (premier arrivé, premier servi) pour jouer avec le temps, avec d’éventuels arrangements qui sauveraient la face. La mise en état pourrait expliquer les tentatives de suicide ou d’évasion pour attirer l’attention sur la pathologie des longues détentions préventives.

Il faut sauver le soldat Sonko. Plus pour la majesté de la Justice et le respect de la dignité de la personne humaine. Ainsi pour Sonko, pour Adji Sarr, pour Mame Mbaye Niang et pour le Sénégal : Ousmane Sonko entamé ce jeudi 02 février une longue série de procès et il faut entendre ses cris de détresse, ses appels au secours et à la médiation des autorités morales…qu’il ne veut pas écouter. Non plus ses partisans d’ailleurs : « Ce qu’il a fait ou n’a pas fait ne nous chaud guère, pourvu qu’il participe à la Présidentielle de 2024 », avance un haut cadre de Pastef, la formation politique de Sonko, anticipant sur la position du leader qui avance lui-même ses limites lorsqu’il affirme qu’ «aucun magistrat ne peut me condamner à plus de cinq ans dans ce dossier ».

Son cri du cœur du 22 janvier dernier est pathétique, plus par la sincérité du propos que par les éternelles bravades et exagérations de Pastéfiens sans parole. Jusqu’à ce mort s’en suive.

La publication du rapport Prodac le 23 janvier dans certains cercles de discussion visait à sauver le soldat Ryan : la veille, en conférence de presse, Mame Mbaye Niang avait encore insisté sur une preuve impossible à produire parce que fictive, dans le procès en diffamation qui l’oppose à Sonko dans le dossier Prodac et qui doit débuter ce jeudi, sauf renvoi d’une affaire nouvelle.
À la police, « Ousmane Sonko a dit avoir commis un lapsus, mais n’a pu produire des éléments de preuve », rapporte la presse. Ousmane Sonko avait révélé que Mame Mbaye Niang, à l’époque où il était au ministère de la Jeunesse, avait été mis en cause dans le détournement de 29 milliards au Prodac, par un rapport de l’Inspection générale d’État.
Ousmane Sonko avait donc rétropédalé grave en avouant ne pas détenir la preuve concrète des accusations qu’il portait contre le plaignant mais avoir simplement lu des accusations de détournement concernant la partie civile. Surtout qu’il ne savait plus s’il s’agissait de l’Inspection générale des finances (Igf) ou de l’Inspection générale d’État (Ige). Le procès devrait donc permettre de mettre le point sur les I.

Cette première incongruité se double d’un aveu circonstancié, mère des preuves dit-on, quand le même Sonko, dans le dossier Adji Sarr, déclare publiquement être sorti en plein confinement sans ses gardes pour aller en un lieu cité se faire masser. Une polémique s’en suivra sur des viols présumés, suivie de plainte et d’accusations de complot comme argumentaires d’autre partie.

Dès ce jeudi donc, le 2 février, avec le procès en diffamation que lui intente le ministre du Tourisme, Ousmane Sonko entame son cycle judiciaire et il semble tant le redouter : dans les deux cas, l’analyse du déroulement des auditions laisse supposer un faisceau de points que la Cour devrait aider à vérifier, au-delà de l’attitude de Matamores qui révèle, au fond, le profond malaise dans lequel sont plongés Ousmane Sonko, sa formation politique, ses militants et sympathisants.

P. MBODJE