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Ramadan : La prêche, la pêche L'occasion pour mieux connaître sa religion

Ramadan et prêche

 

L’occasion pour mieux connaître sa religion

 

Beaucoup de musulmans se réjouissent

des conférences et du travail des oustaz

Par Khadidiatou GUÈYE Fall,
Chef du Desk Société

 

Durant le mois de Ramadan, les conférences religieuses remplissent le calendrier. Des associations se regroupent pour donner l’occasion aux jeûneurs de connaître les recommandations et les interdits du mois béni. À travers les médias, les musulmans consomment à longueur de journée des émissions basées sur la vie et œuvre du Prophète (Psl) et sur les principes de base d’un bon pratiquant. Les Sénégalais saisissent cette occasion pour consolider leur foi et croyance.

 

Il faut connaître la religion pour l’appliquer. En ce mois de Ramadan, l’occasion est à saisir. Les oustaz et les maîtres conférenciers religieux trouvent ce moment idoine pour permettre aux musulmans d’avoir un meilleur aperçu sur leur religion.

« L’occasion fait le larron » d’après Demba Cellou, un ressortissant guinéen comptant les 22 ans. Très peu instruit, Demba ramasse occasionnellement les recommandations à travers les oustaz à la télévision. « Le jeûne est très complexe : certaines choses sont susceptibles de nous priver de la validation de notre jeûne. Nous ne sommes pas censés les connaître toutes. Mais les prêcheurs nous donnent l’occasion d’en connaître quelques-unes. Par exemple, je ne savais pas que quand on jeûne, on peut utiliser le parfum durant le mois de Ramadan », soutient Demba. En effet, Demba avait eu écho que l’utilisation du parfum était interdite. Alors que tel n’est pas le cas. Le parfum n’impacte pas sur la validation du jeune dans la mesure où le liquide n’accède pas à l’intérieur de l’estomac.

Demba ignorait que la brosse à dent pourrait être utilisée avant le salatou : « Durant tout le mois de Ramadan, je n’utilisais pas de brosse à dent. Je pensais que c’était interdit, surtout avec le goût du sucre et de la menthe. Je me limitais au cure-dent pour nettoyer la bouche. Je n’en savais pas grand’chose. C’est grâce aux maîtres coraniques et oustaz que j’ai su quelques aspects de ce qu’il faut faire et ne faire durant la journée du Ramadan“. Demba confie que c’est grâce aux émissions télévisées axées sur le Ramadan qu’il évite certaines choses.

Victime de la mode

Jointe au téléphone, cette élève en classe de première nous confirme l’importance des prêches diffusés à la télé. Binetou est une victime de la mode, obnubilée par tout ce qui est un surplus du naturel. Elle ne sort jamais sans maquillage. Mais depuis qu’elle a suivi une émission publiée sur les réseaux sociaux expliquant que le maquillage ne fait pas partie des choses tolérées pour le musulmans encore en moins durant le mois de Ramadan, elle s’efforce de l’arrêter progressivement : “J’avais cette habitude de me maquiller tout le temps : en allant à l’école, en faisant des vidéos, etc..; mais depuis que j’ai aperçu la vidéo, je m’oblige des limites de peur que mon jeûne ne soit accepté. Je ne peux pas arrêter subitement de me maquiller mais je fais beaucoup d’efforts pour l’arrêter. Les gens n’ont pas l’habitude de me voir sans maquillage. Mais depuis que le prêcheur a souligné le fait que le maquillage est une façon d’attirer l’attention des gens, je me sens visée. C’est une chose que je ne savais pas“. Autrement dit, ces oustaz nous rendent service.

Si certains trouvent le travail des oustaz bénéfique pour leur spiritualité, d’autres dénoncent la manière dont ils expliquent les sanctions qui découlent de certains péchés. “Je suis d’accord qu’ils nous montrent le chemin et nous expliquent les recommandations du Saint Livre, mais parfois, la manière dont ils décrivent les sanctions est atroce et fait vraiment peur. Surtout quand ils décrivent comment l’enfer absorbe les pêcheurs“, fait savoir cette étudiante préférant garder son anonymat. Néanmoins, elle salue la disponibilité des oustaz à faire connaître aux jeunes les actes recommandés durant ce mois de Ramadan.

En ce mois béni, les oustaz et maîtres coraniques sont sollicités de partout. Dans les chaînes de télévision, les programmes portent en majorité sur le Ramadan et ses dérivés. Au niveau des quartiers, les associations organisent des conférences. Le tout dans le but de participer à la bonne pratique de la religion et de la spiritualité des musulmans.