Philippe Sollers, l’éclipse « solaire »

Disparition de Philippe Sollers

Il aimait lui-même écrire

et dire « Philippe Solaire »…

Comme Jacques Vaché,  il avait une « écriture turbulente », une écriture qui se nourrit de turbulences…

Il a été « solaire »…
Sa disparition – le 5 ou le 6 mai 2023-  fait penser à autre écrivain, Jacques Vaché (Jacques Pierre Vaché, né à Lorient le 7 septembre 1895 et mort à Nantes le 6 janvier 1919 , est un écrivain et un dessinateur français. Wikipedia), qui avait tant impressionné l’écrivain André Breton.
Breton s’est toujours interrogé par rapport aux circonstances de la disparition de son « ami » Jacques Vaché.
Philippe Sollers qui vient de nous quitter à l’âge de 86 ans, avait, comme Jacques Vaché, une « écriture turbulente ».
Il faudrait plutôt écrire, pour ces deux grands écrivains, une écriture qui se nourrit de turbulences…
Il faut lire, entre autres romans, le roman «  Femmes » écrit et publié par Philippe Sollers en 1983.
J’ai eu la chance – lire Sollers est une chance inouïe- de lire ce roman en 1985, alors que je me trouvais dans une ville, proche de Casablanca, la ville de Mohammedia.
Ma chambre donnait directement sur la mer comme du reste toutes les chambres de cet hôtel où j’étais descendu.
A la fin de chaque lecture des « passages » du roman, en particulier durant les week-ends, je me rendais sur le balcon et je regardais longtemps la mer…
Je doute que tous les lecteurs de ce roman écrit par Philippe Sollers aient adopté le même comportement que moi.
Je crois, sans être un critique littéraire, que la seule réponse « poétique » à ce beau roman était précisément la mer, une mer vue de loin et qui gardait toutes ses couleurs..
Je n’ai pas eu la chance de rencontrer l’écrivain Philippe Sollers mais je suis persuadé qu’il aurait aimé lire ce que je suis en train d’écrire sur ce roman.
L’écriture de Philippe Sollers m’a toujours fasciné car elle est faite, comme je l’ai écrit, de «  turbulences ».
Je crois de plus en plus que les écrivains sont «  turbulents »…
Turbulents dans leur manière bien à eux de « jeter les mots » sur le papier sans les arranger…
C’était la force d’écriture de Philippe Sollers : il n’arrangeait pas les mots dans les phrases, il les «  dérangeait silencieusement…»
Comme nous l’avons appris, son épouse était psychanalyste…
Il aurait été intéressant de suivre de temps en temps les échanges de ces deux intellectuels de la pensée sur un plateau de télévision, au cours d’une émission littéraire.
Philippe Sollers devait un jour nous quitter…
Il nous a quittés sans que nous sachions mais cela lui ressemble s’il est parti le 5 mai ou s’il est parti le 6 mai…
J’aurais été très curieux de connaître son choix parmi ces deux dates…
Je retiens pour ma part (sommes-nous nombreux au Sénégal ?) que cet écrivain, Philippe Sollers, a marqué son temps et qu’il laissera des traces indélébiles dans la littérature mondiale…
«  Il est mort deux fois »…
Dors en paix, Philippe, la mer s’est retirée…

Vovo Bombyx
6 mai 2023