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Passé-présent – Mamadou Racine Sy: Nyamina n’est pas seulement pour Kor Dior Dieng

C’est à titre exceptionnel qu’il est devenu capitaine, premier capitaine africain de l’infanterie de marine coloniale française. Avant lui, le bâton de maréchal pour un militaire nègre, c’était le lieutenant.

Bien que fort connu, il faut cependant effectuer des recherches sur Racine Sy Méridien Président pour les découvrir, lui le capitaine et, pour nous de la presse, le directeur Pape Racine Sy. Il est le grand-père et l’autre porte son nom. Tous d’honorable souche.

Mamadou Racine Sy, né à Souïma (Podor), au Sénégal, le 28 mars 1842, et mort le 24 février 1902, à Kita, au Mali, est un officier français appartenant au corps des tirailleurs sénégalais. Il est le premier Noir à obtenir le grade de capitaine de l’Armée française.

Toucouleur, Mamadou Racine Sy est né dans le Fouta à Souïma, près de Podor, le 28 mars 1842. Son père Elimane Racine était le chef du village et était très influent parmi les Toucouleurs. Sa mère Seynabou Rabi Bâ est issue de l’aristocratie peule et torodo de Thilogne et Guede Ouro. Enfant, il suit une formation à la religion mulsumane et devient instructeur scolaire en études coraniques.

Mamadou Racine Sy entre dans le corps des tirailleurs sénégalais le 4 octobre 1860 et se fait remarquer par sa bravoure au combat. Il est nommé sergent le 9 août 1866 puis sous-lieutenant à titre indigène le 15 mai 1868. C’est le plus jeune africain qui accède à l’épaulette.

En 1878, il est désigné pour représenter les tirailleurs à Paris et est promu lieutenant le 17 mars 1880. Blessé lors de la prise de Daba le 16 janvier 1883, il est alors apprécié par ses supérieurs. Bien que la loi française limite la promotion des militaires indigènes au grade de lieutenant, ceux-ci, le colonel Gustave Borgnis-Desbordes en particulier, le proposent au grade de capitaine des tirailleurs. À titre exceptionnel, Jules Grévy, président de la République française, signe le 19 octobre 1883 un décret faisant de Mamadou Racine le premier capitaine africain de l’infanterie de marine coloniale française.

En mars 1886, il est chargé de rapporter au colonel Frey le traité de Kéniébakoro (ou Kéniéba-Koura) dans lequel Samory Touré, fondateur de l’empire wassoulou, reconnaissait la souveraineté de la France sur la rive gauche du Niger. Le capitaine Racine devient alors, pour le compte des autorités coloniales, un guide, interprète et diplomate auprès du nouvel allié des Français.

Mamadou Racine Sy est commandant du poste de Nyamina, en 1889, puis de Goumbo, en 1896, date de sa retraite. Auparavant, Louis Archinard le nomme chef du village de Kayes-rive droite (Kayes Ndi) et des territoires qui en dépendent le 31 octobre 1890. Le général Edgar de Trentignan, lieutenant gouverneur du Soudan, le nomme, par décision no 236 du 27 mars 1899, fama (« roi ») du Bambouck, un poste honorifique qui place Mamadou Racine Sy en position d’intermédiaire entre les administrateurs coloniaux et les populations colonisées.

Mamadou Racine Sy meurt le 24 février 1902 à Kita, au cours d’une mission de recrutement pour le railway que lui avait confié le gouverneur général en raison de son prestige et de son influence comme l’indiqua le gouverneur Ponty dans sa lettre de désignation. Au cours de l’année 2011, sa tombe est transférée dans le cimetière réservé aux soldats français.

Wikipédia

  • Distinctions:

    • Chevalier de la Légion d’honneur (3 novembre 1869). Mamadou Racine est le premier Noir à recevoir cette distinction.
    • Officier de la Légion d’honneur (2 janvier 1888)
    • Commandeur du dragon noir de L’Annam
    • Médaille militaire
    • Médaille coloniale avec agrafe Senegal Soudan
    • Chevalier de l’étoile Noire du Benin
    • Officier de l’ordre royal d’Anjouan
    • Commandeur de l’ordre royal du Cambodge