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La Ligne du Devoir

Parution : Cheikh en bois

Parution : Macky Sall face à l’histoire

 

De jeunes confrères le classent

 

à la rubrique des chiens

écrasés et crient

à la fraude intellectuelle

Cheikh Yérim Seck


face à la polémique :

la déception des premiers lecteurs

marque son emprunt

« L’auteur nous a vendu dans sa préface et introduction

que c’est un livre qui peut être enseigné dans les écoles et

universités mais il ne devrait même pas être publié »

Depuis quelques jours, l’ancien journaliste de jeune Afrique Cheikh Yérim Seck fait le buzz de l’actualité du pays. L’annonce de la parution de son livre intitulé « Macky Sall face à l’histoire » qui créait autant de suspense a accouché d’une souris. C’est la déception que nos interlocuteurs ont eue en bouclant les 262 pages du livres. Saccadé en 22 chapitres distincts, le journaliste d’investigation a relaté les faits qui ont marqué le pays sous le régime de Macky Sall.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Depuis qu’il s’est retiré des médias, Cheikh Yérim Seck donnait espoir aux Sénégalais de sortir de l’ombre pour se propulser et renaître. Apparemment, l’objet du repli de Yérim, c’était de savourer sa lune de miel et de devenir un historien.

Dans son livre “Macky Sall face à l’histoire” avec comme sous-titre “Passage sous scanner d’un pouvoir africain“, c’est de l’histoire du pays qu’il raconte. Les débats sont alimentés par son livre que certains trouvent fade et sans saveur. Son expérience devant servir d’itinéraire aux jeunes journalistes, Cheikh perd, à travers ses écrits, une partie d’estime que certains lui vouaient.

Hawa Barry, une journaliste à la radio municipale de Dakar (Rmd), donne ses premières impressions après sa lecture : « Le livre de Cheikh Yérim alimente les débats depuis sa parution. Que ça soit à la télé, à la radio, dans les maisons. La constat est que la sortie du livre est accompagnée de polémiques. Je suis au vingt-deuxième chapitre du livre. Mais d’après mes lectures, il s’est contredit. Il avait dit qu’il allait faire des révélations dans son livre. À vrai dire, il n’a pas fait de révélations dans son livre. Tout ce qu’il a écrit, nous les jeunes journalistes le savions déjà. Il a parlé sur le pétrole du pays, des arnaques dans le secteur du pétrole, le cas de Petrotim qui n’est pas nouveau à mon avis : c’est une affaire que nous savons tous. Le détournement des fonds de force Covid y est relaté, alors que c’est une affaire qui n’a plus un statut d’information, à moins qu’il ait des chiffres à préciser.
Le rapport de la Cour des Comptes aussi a été consacré à un chapitre. Rien ne paraît nouveau dans le livre de Cheikh Yérim Seck ».
La présentatrice de journal se dit déçue du contenu. Elle espérait lire un ouvrage bourré de révélations au sens propre, vu son retrait passager. « Depuis que le journaliste a commencé ses sorties pour préparer les Sénégalais à son livre, je m’attendais à des révélations de taille. L’auteur avait annoncé un retrait dans le monde médiatique pour se consacrer à sa famille. Donc du coup, l’annonce de son livre était un suspense, on attendait le fruit de son détachement aux médias. Ce retrait dans les espaces médiatiques aurait pu lui donner un retour fort ; mais hélas, en tant que journaliste d’investigation, il n’a fait que répéter ce que des stagiaires ont fait comme sujets de reportages », se désole la journaliste.

En tant que journaliste, Hawa Barry n’a pas vu le besoin de cibler le leader de Pastef sur un sujet qui date de 2019, bien avant de l’affaire de Sweet beauty. « Ce qui m’a le plus fait tiquer dans le livre de Cheikh Yérim Seck, c’est l’accusation qu’il a portée à l’endroit du leader de Pastef qu’il dit avoir été surpris sur la corniche en 2019 avec une Gambienne. Je pense que Yérim n’a pas publié son livre sans intérêt : au moment où le pays traverse d’énormes difficultés, surtout avec l’affaire du leader de Pastef, c’est comme si son livre annonçait le tenue du procès de Adji Sarr et de Ousmane Sonko », selon la dame.
Après quelques jours de la sortie de son livre, avec des lignes inculpant le farouche opposant du président Macky Sall, l’affaire a été renvoyée à la Chambre criminelle, indiquant que la tenue du procès est une éventualité.
En comparant ses « révélations » dans son livre et la tournure des faits, Cheikh Yérim Seck donne l’apparence d’un devin.
Hawa Barry soutient : « Si c’était une école, sans prendre parti, je dirais qu’il n’y a rien à apprendre de son livre. Une prise de position a été bien détectée. Si un journaliste de renom comme Cheikh Yérim Seck accepte de ramper pour ce régime, accuse sans vérification, pour autant certains de ses confrères le discréditent ».

Sous couvert de l’anonymat, ce monsieur livre un résumé de sa lecture beaucoup plus détaillée. À sa deuxième lecture, il parvient à déceler les traces d’un serviteur du président Macky Sall. « En tant que journaliste d’investigation, au niveau du titre, beaucoup s’attendaient à des feux nourris sur la gestion du président Sall mais c’est tout le contraire. En réalité, l’auteur nous a vendu dans sa préface et introduction que c’est un livre qui peut être enseigné dans les écoles et universités mais il ne devrait même pas être publié. Parce que ce qu’il prétend être des révélations sur la gestion de Macky, les recherches qu’il dit avoir faites sont en réalité connues de tous les Sénégalais », dénote le quidam dans sa lecture.
Le passionné de la lecture n’a pas voulu laisser partir l’occasion de connaître la quintessence du livre de Cheikh Yérim. Par curiosité, il a découvert que la comparaison faite entre la superficie de Guédiawaye et celle du Qatar est fausse. Le monsieur trouve ces erreurs inacceptables pour un journaliste de ce calibre.
Il poursuit : « Le livre lui vaudra beaucoup de plaintes avec une citation directe dans le chapitre 16 dédié à Ousmane Sonko dans lequel il y décrit des scènes graves. Dans le chapitre consacré à la première dame où prétend critiquer Mme Sall, en réalité il la caressait, de même que le ministre Amadou Bâ ». Ce sieur se demande si l’auteur du livre n’est pas sous la dictée du pourvoir actuel avec la période choisie pour la publication.

Ce livre vient tout simplement s’ajouter à la Bibliothèque nationale d’après Abdoulaye Diop journaliste à la radio Sud FM. « C’est un nouveau livre, donc il vient s’ajouter à la Bibliothèque nationale si je peux le dire ainsi. C’est un livre écrit après des investigations selon son auteur mais je pense qu’il ne fait que relater ce qu’on sait déjà sur la vie du président, ses réalisations, son parcours avant d’être président entre autres… Tout ceci, nous le savons tous. D’abord, j’ai constaté dès l’entame que sa femme a été agressée et que ses agresseurs cherchaient dans son téléphone un document, ce qui est l’une des raisons qui lui ont poussé à écrire. Mais à première vue, on ne voit nullement où il a mentionné ce que dit le document ou c’est quoi ce document qui a valu à sa femme une agression », soutient Abdoulaye Diop.
Celui-ci est intrigué par le temps employé que l’auteur a utilisé dans livre : en utilisant le conditionnel, Cheikh Yérim Seck laisse croire qu’il n’est pas trop sûr de ce qu’il raconte, pour Abdoulaye qui pense que Cheikh Yérim n’a fait que rédiger des faits existants.