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Noel et fin d’année-Sur leur 31

Noel et fin d’année

Chrétiens et Musulmans

sur leur 31

Fêter pour consolider

le dialogue inter-religieux

Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Les fêtes de Noël et de fin d’année sont à l’ordre du jour en cette période. Le décor des quartiers est marqué par des couleurs vives. Les rues bien désensablées avec un grand arbre de noël donnent une autre image de la cité. La nuit, les jeux de lumières vacillent dans le noir. Tout le monde parle de fête. Chacun avec sa manière de célébrer la fin d’année pour accueillir l’année 2023 dans la joie et gaieté.
La jeunesse musulmane est plus que jamais déterminée à marquer de par l’ambiance les liens fraternels qui la lie à la communauté chrétienne, malgré la répréhension de certaines sources.

Sapins, guirlandes lumineuses font actuellement l’essence des décors des rues, des maisons et des salles de fête. Dans presque toutes les maisons chrétiennes, la fête de fin d’année se prépare convenablement . Les cadeaux et les emplettes sont déjà achetés. Les tenues sont rangées dans les armoires et n’attendent que la soirée.

Marie Odette est chrétienne. La fête de Noël et de fin d’année est d’une grande importance pour elle et sa famille qui, d’ailleurs, est très pratiquante. Marie Odette a une journée chargée le jour de la fête, mais elle s’organise pour que tout soit prêt avant l’arrivée des invités. « Nous sommes occupés toute la journée. Déjà, les amuse-bouche font la priorité chez nous. Nos frères mariés viennent avec leur petite famille tous à la maison pour y passer la fête en famille. Je suis celle qui gère les cadeaux prévus pour les enfants en même temps celle qui prépare les collations avec l’aide de mes petites-cousines et petites-sœurs. En général, on termine avant 16h. On s’occupe de la décoration après. C’est un moment retrouvailles pour toute la famille », soutient Marie Odette.

Notre interlocutrice précise que des amis musulmans font partie des invités : « Nous habitons côte à côte avec des musulmans. Chaque fête de korité et de Tabaski, ils nous envoient de la viande ou des plats succulents. Donc pour la fête de 31, c’est l’occasion de leur rendre la pareille. D’une autre manière, ça fluidifie les liens du voisinage et du dialogue islamo-chrétien ».

Si chez Marie les retrouvailles entre proches et voisins raffermissent les liens, cet homme craint la sortie des jeunes durant la fête.
Gabriel Mendy est un plombier. Selon lui, la fête de d’année se concentre sur des prières et entrer dans une nouvelle année avec joie et amour. Il dénonce la manière dont certains passent les fêtes : « Certains jeunes pensent que la fête de Noël et de fin d’année est le moment de s’adonner à la dérive, alors que tel n’est pas le cas. Beaucoup de jeunes filles passent les fêtes dans les boîtes de nuit avec leurs copains, certains jeunes garçons perdent leur lucidité à la fin des soirées à cause de l’alcool ». C’est la raison pour laquelle il préfère rester à la maison avec ses sœurs et ses nièces.

Étudiante en Marketing, Salimata Ndiaye est une fêtarde. Elle aime faire la fête avec sa famille et quelques amies. « Naturellement, j’aime l’ambiance, la fête, j’aime me divertir en gros. Je fête Noël et fin d’année parce que je n’ai pratiquement que des amies chrétiennes. Pendant la fête de korité et de Tabaski, elles viennent passer la journée à la maison. Elles m’aident par rapport aux tâches vu que je suis fille unique et vis seule avec ma mère, mon père est immigré. Donc ce sont des amies de longue date . Elles les considèrent comme leurs propres fêtes et moi aussi. Donc c’est pourquoi je passe la semaine du 24 au 31 Décembre chez l’une tout en faisant la navette chez les autres ».
D’après Salimata, le dialogue islamo-chrétien est rendu vivant durant ces périodes. Malgré la répréhension faite par certains prêcheurs, elle trouve que la religion musulmane n’a jamais incité à rejeter son prochain, aimer son prochain permet de vivre en communauté.

Cette jeune couturière n’est pas loin de Salimata. Depuis qu’elle s’est mariée et que ses enfants ont grandi, elle fête Noël et fin d’année chez elle, avec tout ce qui va avec. Pour éviter à ses enfants ce qui se passe dehors, elle prévoit chaque année de préparer les fêtes comme si elle faisait partie d’une famille chrétienne. « Mes enfants m’ont encouragé à fêter Noël et la fête de fin d’année à la maison. Ils voulaient chaque année aller à la rencontre des jeunes du quartier qui organisaient clandestinement les fêtes. Ces derniers étant de mauvaises fréquentations, j’ai commencé à faire tout ce qu’il fallait pour une fin d’année réussie. Je prépare de somptueux plats avec des poulets panés. Les jus naturels seront au rendez-vous. Pour le réveillon, c’est le lait bien chaud qui nous accompagne avec l’ambiance ».
Pour cette mère de famille, il n’y a rien de mal à faire la fête le jour de Noël et à la fin de l’année. Au contraire, sa méthode lui permet d’éviter pour ses enfants la mauvaise influence.

À quelques jours du premier jour de l’an, musulmans et chrétiens se mettent déjà à préparer la fête. Au menu des chrétiens, les musulmans sont pris en compte. Également, certains musulmans passent le réveillon en famille. Ceci montre que le dialogue islamo-chrétien est bien entretenu au Sénégal .