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Me Aìssata Tall Sall et la diplomatie de souveraineté

« Nous sommes un des rares pays à mettre sur la même table Corée du Nord-Corée du Sud, Israel-Palestine, États-Unis et Chine »

Nous sommes un des rares pays à mettre sur la même table Corée du Nord-Corée du Sud, Israel-Palestine, États-Unis et Chine. Et chacun de nos partenaires nous respecte parce que ce que nous disons sur la table c’est ce que nous disons en dessous de la table ; notre diplomatie est assumée, elle est claire : bien sûr, la préservation de nos intérêts, bien sûr la diplomatie de proximité, la diplomatie ouverte sur tout le monde, avec tous les partenaires qui respectent le Sénégal et que nous respectons.

Voilà notre ligne de conduite et voilà la ligne directrice que le président Macky Sall impulse à la politique extérieure du Sénégal »explique ce 29 novembre Le Aïssata Tall Sall au cours d’un échange par tweet.

Le Sénégal est-il en train de virer dans ses amitiés ? Après la visite de Blinken, vous avez affirmé que nul ne pouvait se passer des États-Unis ; aujourd’hui, vous appelez Pékin à la rescousse pour la situation au Sahel.

Assiste-t-on à de nouvelles amitiés au moment où Paris éprouve des difficultés avec ses alliés africains ?

-Non : la Chine est membre permanent du Conseil de Sécurité et à ce titre pourrait aider à ce que la Minusma se dote de capacité à riposter militairement contre les Jihadistes au lieu d’attendre la légitime défense. Cela s’appelle en langage diplomatique la mise sous Chapitre 7. C’est pourquoi j’ai parlé d’aide juridique parce que c’est toute une procédure au sein du Conseil de Sécurité ! Pour le reste, je maintiens, comme j’ai dit à Blinken, que notre diplomatie est souveraine.

-Mais les intervenants traditionnels de l’Union européenne se font doubler depuis quelque temps par la Russie qui joue un rôle stabilisateur notamment en Syrie et, depuis peu, en Afrique (RCA et Mali).

Votre appel à Pékin, quel qu’en soit le langage diplomatique, n’est-il pas un aveu d’impuissance avec les anciens partenaires ?

-Non non ; ce que nous disons à la Chine, nous l’avons déjà dit à nos partenaires européens et aux États-Unis. Nous souhaitons que tous se mettent d’accord pour renforcer le mandat de Minusma. C’est tout, il n’y a rien d’autre derrière.

-Il faut quand même dire que renforcer le mandat de la Minusma, c’est reconnaître la nécessité de redéfinir la cartographie des intervenants et, conséquemment, la nécessité de réorienter la stratégie et les moyens, non ?